Bordel à l’Agence du revenu du Canada: même les comptables ont des problèmes!

De nombreux Québécois ont maille à partir avec l’Agence du revenu du Canada. Le Journal vous présente de nouveaux témoignages parmi les dizaines que nous avons reçus.

L’Agence du revenu du Canada (ARC) ressemble à une «maison des fous» même pour les spécialistes de l’impôt, a confié un comptable au Journal.

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«Souvent, les problèmes fiscaux qu’on essaie de régler ne sont pas complexes. La complexité est de savoir comment communiquer avec [les agents de l’ARC]», déplore le fiscaliste-conseil Guy Veillette.

M. Veillette représente, auprès de l’Agence, les personnes qui ont différents problèmes avec leur déclaration de revenus. Dans le cadre de son travail, il utilise le portail «Mon dossier représentant», qui est l’équivalent pour les représentants de «Mon dossier pour les particuliers», que tout un chacun utilise pour essayer de communiquer avec l’ARC.

«Juste d’accéder à mon dossier est extrêmement difficile. Trois fois sur quatre, on n’y arrive tout simplement pas, ou encore la connexion se fait, mais une roulette de chargement tourne à l’infini et on ne peut rien faire», se plaint-il. «C’est fort problématique.»

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Transmis ou pas transmis ?

Les problèmes ne s’arrêtent pas là. Quand par bonheur le représentant réussit à accéder à son dossier, et qu’il transmet des documents à l’ARC, ceux-ci ne semblent pas se rendre à destination.

«Quand on parle aux agents, c’est comme si les documents n’étaient pas transmis, ils disent qu’ils ne les voient pas dans le dossier», affirme-t-il.

Selon M. Veillette, le contraste avec l’efficacité de Revenu Québec est saisissant. «Avec eux, c’est facile de communiquer. Ils utilisent un système de courriels sécurisés, alors quand tu parles avec quelqu’un, il peut te dire qu’il va t’envoyer un courriel», relate-t-il. «On est en 2024! On parle d’envoyer des courriels, pas d’aller sur la lune!»

Documents égarés

Le fiscaliste-conseil donne l’exemple d’un étudiant qui a fait appel à ses services puisque l’ARC lui réclamait plusieurs milliers de dollars pour un enjeu relatif à la fameuse «prestation canadienne d’urgence» (PCU).

Le jeune homme devait envoyer certains documents justificatifs, et il a mandaté M. Veillette pour le faire afin de s’assurer que tout soit en ordre.

Même si ces documents ont été envoyés, un agent de l’ARC a signalé au jeune homme qu’ils n’avaient pas été reçus. «Nous avons resoumis les mêmes documents, puis l’agence a dit qu’il fallait une autorisation différente pour que je puisse représenter mon client».

Surpris, le comptable demande alors quel formulaire doit être rempli, et l’Agence lui répond qu’il n’y a pas de formulaire à cette fin et que le contribuable doit téléphoner lui-même pour en faire la demande.

«On se retrouve dans une situation où ça ne sert à rien d’avoir un représentant», remarque M, Veillette. «C’est malheureux, mais il y a des représentants qui commencent à appeler en se faisant passer pour le contribuable pour éviter de se retrouver dans un cul-de-sac.»

Signe que M. Veillette n’est pas le seul à rencontrer ce genre de problème, d’autres comptables ont raconté des histoires similaires dans des courriels envoyés au Journal.