Accusé d’agression sexuelle: le chef «Giovanni» Apollo autorisé à voyager en Europe

Le chef Jean-Claude «Giovanni» Apollo, accusé d’agression sexuelle sur sa fille, a obtenu la permission de voyager en Europe, alors que son passeport avait pourtant été confisqué par les autorités.

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Cet été, l’ancien animateur a obtenu un allègement de ses conditions de remise en liberté et a pu s’envoler pour la France, pour régler les détails d’une succession, avant de partir en vacances en Italie.

«Merci mon amour pour ce merveilleux coin de pays en Italie», a écrit en juillet sur Instagram la conjointe de M. Apollo, Isabelle Riverin, sous la photo d’un paysage à couper le souffle dans les Pouilles.

Les autorités avaient pourtant confisqué le passeport de «Giovanni» Apollo en mai lorsque ce dernier a été accusé d’agression sexuelle, d’exploitation sexuelle ainsi que de contacts sexuels sur sa fille Coralie Léveillé. Les agressions auraient eu lieu entre 2011 et 2017, alors qu’elle avait entre 14 ans et 20 ans.

Jean-Claude Apollo doit revenir en cour en octobre 2026 pour son enquête préliminaire.

Il a aussi été autorisé à quitter à nouveau le pays cet automne, entre le 10 octobre et le 22 novembre.

Crainte de fuite

Jointe au téléphone, Coralie Léveillé a indiqué que le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) avait pourtant été avisé que son père lui avait écrit qu’il envisageait de se sauver hors du pays si elle dénonçait les agressions alléguées.

«Je trouve ça injuste et inquiétant. C’est quand même quelqu’un qui a cinq chefs d’accusation contre lui. Ce n’est pas rien. Et avec les reportages qu’il y a eu dans les médias, on le sait qu’il n’est pas fiable», déplore Coralie Léveillé.

Selon cette dernière, lorsque son père a été arrêté, on avait justifié le retrait de son passeport par un risque de fuite.

«On m’a dit: “On risque de le perdre si on ne lui enlève pas son passeport.” [...] Ça me génère beaucoup d’anxiété dans le processus depuis le début, car je ne sais pas quoi à quoi m’attendre», poursuit-elle.

Présomption d’innocence

Selon le DPCP, même si la saisie du passeport est imposée dans une minorité de dossiers, il n’est pas rare que celui-ci soit remis à un accusé pour un séjour hors du pays, comme des vacances.

«Il convient de rappeler qu’à ce stade-ci des procédures, la présomption d’innocence s’applique, contrairement aux conditions imposées dans le cadre d’une sentence et qui comportent un volet punitif», a précisé par courriel le porte-parole M^e Lucas Bastien.

Ce dernier a aussi rappelé que le Code criminel et la jurisprudence contraignent la Cour à remettre un accusé en liberté «à la première occasion raisonnable et aux conditions les moins sévères possibles dans les circonstances».

Dans le cas de Jean-Claude Apollo, une caution de 50 000$ a été ajoutée à ses conditions de libération cet été afin de s’assurer qu’il respecte ses conditions.

Il refuse de parler

L’animateur déchu a refusé de nous accorder une entrevue. «Je ne veux pas vous parler. Je ne veux pas être odieux», a-t-il lancé avant de raccrocher.

L’ancienne vedette du petit écran a fait l’objet d’une enquête de Radio-Canada en 2017 où il avait été révélé qu’il aurait eu des comportements inappropriés, comme de l’intimidation et du harcèlement sexuel, dans des restaurants et sur des plateaux de tournage.

Un reportage de La Presse publié la même année a aussi dévoilé qu’il aurait menti à plusieurs reprises sur son passé, son parcours de chef et même au sujet de son prénom qui n’est pas Giovanni, mais bien Jean-Claude.

Sa fille Carolie Léveillé, qui avait le droit juridiquement à l’anonymat comme présumée victime, a choisi de dévoiler son identité publiquement afin de dénoncer l’inceste qu’elle aurait subi de la part de son père, lorsque ce dernier a été accusé criminellement en mai dernier.