Un Montréalais qui avait aidé la Russie à obtenir du matériel nécessaire à la fabrication de drones et de missiles pour son invasion en Ukraine pourrait bientôt perdre sa maison cossue de l’ouest de l’île en raison de 780 000$ d’impôts impayés.
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Pas plus tard que cette semaine, l’Agence du revenu du Canada a déposé un avis d’hypothèque légale contre Nikolay Goltsev, a appris notre Bureau d’enquête.
«En vertu de la Loi de l’impôt sur le revenu, il doit payer les sommes, ainsi que les intérêts», peut-on lire dans un document de cour.
Goltsev, un résident de Sainte-Anne-de-Bellevue âgé de 38 ans, est ce Russo-Canadien qui s’était fait attraper l’année dernière aux États-Unis, en lien avec un vaste complot visant à contourner les sanctions contre la Russie.
Selon les autorités américaines, ce réseau avait réussi à envoyer plus de 300 pièces électroniques dont l’armée russe avait besoin pour la maintenance d’hélicoptères de combat, de tanks, mais aussi pour fabriquer des drones et des missiles.
Les pièces d’équipements étaient principalement des semi-conducteurs et des circuits intégrés, plus difficiles à obtenir en Russie en raison des sanctions imposées à la suite de l’invasion en Ukraine.
«On va devenir riche», avait confié Kristina Puzyreva, la conjointe montréalaise de Goltsev, à un complice. Cette dernière avait plaidé coupable de complot pour blanchiment d’argent dans un tribunal de New York.
Sociétés-écrans
Goltsev, de son côté, avait affirmé par texto qu’il voulait servir la Russie «de la manière dont nous le pouvons». Mais ses envois en Russie ne sont pas passés sous le radar des autorités américaines, même si lui et un complice avaient utilisé des sociétés-écrans, et que les cargaisons avaient transité via d’autres pays avant d’arriver dans sa mère patrie.
«Les accusés ont bafoué la loi américaine pour aider la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine, mais ils ont été stoppés net et rapidement traduits en justice», s’était félicité le procureur des États-Unis pour le district est de New York, Breon Peace, cet été.
Goltsev connaîtra sa sentence en décembre. Mais s’il risque de perdre sa liberté pour un maximum de 20 ans, il pourrait également perdre ses biens à Montréal.
Car en plus du fisc fédéral, la Banque TD a aussi saisi les tribunaux pour vendre de force la maison de Goltsev, d’une valeur foncière de 848 800 $. Comme il est présentement détenu aux États-Unis, on ignore pour le moment s’il tentera de régler ses problèmes au Canada, avant d’écoper de sa peine chez nos voisins du Sud.
-Avec Philippe Langlois, Bureau d’enquête
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