Le hockeyeur de légende Wayne Gretzky n’est pas prêt à devenir le premier ministre du Canada et encore moins gouverneur d’un 51e État américain, tranchent des observateurs qui se moquent des souhaits de Noël provocants de Donald Trump.
Donald Trump a encore publié un message visant le Canada dans son réseau Truth Social, comme il le fait à répétition depuis qu’il a reçu Justin Trudeau dans son domaine floridien de Mar-a-Lago.
«Je viens tout juste de laisser Wayne Gretzky», a-t-il écrit le jour de Noël.
«Je lui ai dit: “Pourquoi ne te présenterais-tu pas comme premier ministre du Canada, pour devenir gouverneur? Tu gagnerais facilement, sans même devoir faire campagne”», s’est amusé le président désigné.
Le milliardaire américain et le 99 semblent bien se connaître. Gretzky faisait partie d’une courte liste d’invités à Mar-a-Lago le soir de l’élection présidentielle, parmi lesquels se trouvait aussi Elon Musk. Une photo a immortalisé le moment.
«Le monde est une meilleure place avec vous comme leader. Je suis fière d’être Américaine. Merci d’être un si grand ami», avait d’ailleurs écrit dans Instagram, au terme de cette soirée, Janet, l’épouse de Wayne Gretzky.
Aucun sens
«Ça n’a tellement aucun sens que c’en est drôle. C’est n’importe quoi!» observe l’ancien entraîneur de hockey et ancien chroniqueur au Journal, Michel Bergeron, qui a côtoyé le numéro 99.
Il pense que Gretzky serait le premier mal à l’aise, n’ayant aucun intérêt pour la politique après sa carrière qui l’a consacré comme le meilleur joueur de tous les temps.
«Trump continue à jouer le rôle de troll en chef», estime pour sa part Luc Laliberté, professeur d’histoire américaine au Cégep Garneau.
Il croit que le futur président ne fait que continuer à s’amuser aux dépens du premier ministre Justin Trudeau, dont il connaît la position de faiblesse, ayant même commenté la démission de Chrystia Freeland.
Messages provocateurs
Le futur président s’est gâté le 25 décembre, avec une série de messages provocateurs adressés à différents pays.
Il souhaite un joyeux Noël aux «merveilleux soldats chinois qui contrôlent amoureusement, mais illégalement le canal de Panama» et menace de prendre le contrôle du Groenland.
Trump revient aussi à la charge quant à l’idée de faire du Canada un 51e État américain, en s’adressant encore à Justin Trudeau comme «gouverneur» plutôt que comme premier ministre.
Le chroniqueur Normand Lester, qui a écrit un livre sur le phénomène Trump, estime qu’il est encore trop tôt pour s’avancer sur les propos de Donald Trump concernant Wayne Gretzky.
Par contre, il n’écarte pas l’idée que Trump ait une réelle volonté d’annexer le Canada aux États-Unis.
«Il est le maître de la plus grande puissance de la planète, il aimerait être le maître d’un pays avec une plus grande superficie, [un pays] plus grand que la Russie. Ça mijote dans sa tête», croit l’auteur de Stupides et dangereux: les États-Unis à l’ère de Trump.
– Avec Stéphane Cadorette.