Vos enfants feront-ils partie des chanceux? Voyez où se trouvent les écoles climatisées

1 week ago 10

Les élèves qui sont au frais pendant les heures de classe alors qu’on crève de chaleur dehors font partie d’une minorité, révèle une grande compilation réalisée par Le Journal. En effet, moins de 4 écoles sur 10 au Québec comptent au moins une classe climatisée ou tempérée, alors qu’il fera de plus en plus chaud à l’automne et au printemps en raison des changements climatiques. Votre enfant fera-t-il partie des chanceux? Découvrez-le grâce à notre carte interactive des écoles des 10 plus grandes villes de la province.

«Il y a des moments où j’avais peur de perdre connaissance», raconte Emmanuel Hamelin, 17 ans, nouvellement diplômé de l’École secondaire Curé-Antoine-Labelle, à Laval.

Lors de sa dernière semaine d’examens, il a fait en moyenne plus de 29°C dans plus de 26 locaux de son école, un problème vécu dans des milliers de classes de partout dans la province.

«Il y a des locaux où ça a monté à 38°C», rapporte le jeune homme.

Pas étonnant quand on sait que, sur plus de 3000 bâtiments servant à l’enseignement, le Québec n’en compte que 562 qui sont entièrement rafraîchis (18%).

Le Journal a demandé à tous les centres de services (CSS) et commissions scolaires de fournir la liste de leurs bâtiments et leur proportion de classes climatisées. Sur les 70 contactés, 66 ont répondu à notre demande d’accès à l’information.

Seulement 36% des écoles comptent au moins une classe climatisée ou tempérée par géothermie. Autrement dit, plus de 60% des écoles ne rafraîchissent aucune classe.

Écoles climatisées

Proportion des bâtiments climatisés ou tempérés

Partiellement, avec un grand nombre de classes

4%

Partiellement, avec au moins une classe

13%

Partiellement, mais pas de classe

24%

SOURCE : Centres de services et commissions scolaires, compilation du Journal

Qu’en est-il dans votre quartier? Que ce soit à Québec, à Montréal, à Gatineau, à Laval, à Lévis, à Longueuil, à Sherbrooke, à Trois-Rivières, à Terrebonne ou à Saguenay, Le Journal a répertorié sur une carte à quel point les écoles publiques francophones des 10 plus grandes villes étaient climatisées.

 Rouge Non climatisé

 Jaune Partiellement climatisé

 Verte Beaucoup de classes climatisées

 Bleue Entièrement climatisé

De plus en plus chaud

De plus en plus d’acteurs du milieu de l’éducation dénoncent le manque de leadership et de vision à long terme dans ce dossier, sachant que la chaleur ne fera qu’empirer.

«L’attitude qu’on a [en haut lieu], c’est: on va attendre que ça passe. Mais il faut commencer à comprendre que ça nuit aux apprentissages des élèves», dénonce Luc Papineau, un enseignant de Lanaudière.

Avant même l’arrivée des élèves le matin, il faisait plus de 33°C dans une classe d’école de Repentigny, au cours de la semaine du 17 juin. Photo COURTOISIE (SOURCE ANONYME)

La plupart des écoles ont été construites à une époque où les journées chaudes pendant l’année scolaire étaient exceptionnelles, ce qui est de moins en moins le cas.

«Il n’y a pas de politique, pas de directive ou de quoi que ce soit qui nous incite à poser des gestes forts. Tout repose sur des initiatives individuelles», déplore Kathleen Legault, présidente de l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire (AMDÉS).

La preuve: l’école primaire Saint-Nom-de-Jésus, à Montréal, reconstruite il y a moins de cinq ans, ne dispose ni de climatisation ni de géothermie.

2030, c’est demain

Aurons-nous une majorité de classes rafraîchies d’ici 2030? «Je m’attends à ce que le parc immobilier soit amélioré», espère Dominique Robert, président de la Fédération des CSS du Québec.

«Mais est-ce que l’ensemble de la problématique sera totalement réglée en 2030? [...] En ce moment, c’est peu probable», avoue-t-il.

Bien souvent, les circuits électriques ne sont même pas capables d’accueillir de la climatisation. Les CSS se retrouvent avec un double casse-tête: rattraper les retards d’entretien accumulés et gérer les effets de changements climatiques qui s’accélèrent. 

D’ailleurs, le ministère de l’Éducation a soustrait plus de 400 millions de $ aux sommes allouées à l’entretien des bâtiments pour l’année 2024-2025.

«On ne s’explique pas cette coupure-là, de retrancher des sous quand on a un parc immobilier en si mauvais état», s’indigne Kathleen Legault.

Au ministère, on indique que «la sécurité et le confort des occupants des bâtiments sont sous la responsabilité des organismes scolaires, qui sont propriétaires de leurs immeubles». Pour ce qui est des sommes investies, on précise que l'enveloppe budgétaire est en hausse sur 10 ans, même si elle fluctue d'une année à l'autre.

Jamais prioritaire

Pendant ce temps, des solutions simples, comme l’ajout de brise-soleil ou de stores externes qui pourraient bloquer la chaleur avant qu'elle ne traverse les fenêtres, sont peu utilisées.

«Il y a mille choses qu’on pourrait faire [...] mais qui ne sont pas vues comme prioritaires», déplore Mme Legault.

«À un moment donné, ça va prendre du courage politique pour dire: "[Rafraîchir les écoles], ça va être long, ça va être difficile, mais ça va se passer"», clame Patricia Clermont, porte-parole du mouvement Je protège mon école publique.

Le cabinet du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a décliné notre demande d’entrevue. «La solution demeure de continuer de construire, rénover et moderniser nos écoles comme on le fait depuis notre arrivée en 2018», indique par écrit son attaché de presse, Antoine de la Durantaye. 

Avec la collaboration de Daphnée Dion-Viens et de Philippe Langlois

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