Voici les faits marquants de la campagne électorale à Québec

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Après 45 jours de campagne électorale, les citoyens seront appelés aux urnes demain, le 2 novembre. D’ici là, voici un tour d’horizon de la campagne à Québec, vu de ma lorgnette de chroniqueuse spécialisée en politique municipale.

Au banc des pénalités

Il sera très intéressant de connaître les conclusions de l’enquête que mène assurément le Directeur général des élections du Québec au sujet des allégations de manœuvres électorales frauduleuses visant Respect Citoyens, parti de Stéphane Lachance, et Leadership Québec, dirigé par Sam Hamad. Lumière doit être faite, ne serait-ce que... par respect pour les citoyens, sans vouloir faire de jeu de mots. Dans le cas de M. Lachance, s’il était reconnu coupable, cela pourrait notamment empêcher cet ex-candidat du Parti conservateur d’Éric Duhaime de se présenter lors de la campagne électorale du Québec.

Le flop

Sam Hamad comptait beaucoup sur son expérience de ministre pour susciter la confiance des électeurs, au point qu’il semble en avoir oublié qu’il devait aussi présenter un programme. Son idée de remplacer le tramway par un SRB ne tient pas debout. Il aurait dû comprendre que Québec était rendu ailleurs, vu l’état d’avancement du dossier, et aussi vu les résultats d’élections en 2021. Il y a quatre ans, les gens de Québec avaient déjà eu droit à une autre élection sur le tramway, et avaient choisi en grande majorité des sympathisans du projet pour les représenter. Il est plus que temps qu’on passe à autre chose et qu’on s’occupe des enjeux criants comme l’itinérance et le logement.

L’autre flop

Le risque de trop fonder ses idées et son programme sur les chambres d’écho des réseaux sociaux et de la radio poubelle, c’est de perdre contact avec la réalité et les faits. C’est l’impression qu’a donnée Stéphane Lachance à plusieurs reprises durant la campagne, notamment lorsqu’il a prétendu qu’il fallait conscientiser les femmes à la politique municipale et l’alléger pour les y intéresser. Il a aussi déclaré qu’il avait constaté le magnétisme de Bruno Marchand auprès de l’électorat féminin, comme s’il parlait non pas d’une campagne, mais d’une soirée au bar. Au secours! Ces propos d’une autre époque sont indignes d’un candidat à la mairie en 2025. On ne s’ennuiera vraiment pas de ça.

Le populiste retiré sur trois prises

Quand on fait campagne sur la saine gestion des finances publiques, comme l’a fait Stéphane Lachance, chef de Respect Citoyens, la première responsabilité consiste à donner soi-même l’exemple. Ça va de soi, sauf pour M. Lachance qui n’a pas été en mesure de payer ses taxes dans les délais à Lévis. Son entreprise a fait l’objet d’une poursuite pour avoir omis de payer le loyer de son entreprise. Son permis de conduire a aussi été suspendu à la suite d’un important retard de paiement. Sa crédibilité comme candidat s’en est trouvée lourdement entachée. Et malgré ce qu’il prétend, les journalistes n’ont rien à voir avec ses déboires. Il n’a que lui-même à blâmer, mais c’était beaucoup plus facile de tirer sur les messagers. Il a d’ailleurs fait de nombreuses déclarations contre «les médias traditionnels», ce qui est tout de même ironique, puisqu’il est lui-même une créature de la radio. Et que dire du fait qu’il s’est sauvé des journalistes durant toute la dernière semaine de campagne? Ça ne fait pas très courageux.

Coup de théâtre

À moins de deux semaines du vote, on apprenait que Sam Hamad faisait l’objet de deux chefs d’accusation déposés par l’Ordre des ingénieurs du Québec pour avoir utilisé le titre d’ingénieur. Comme l’a révélé Radio-Canada, M. Hamad n’est plus membre de l’ordre depuis 2014. Il aurait donc contrevenu aux dispositions de la Loi sur les ingénieurs. M. Hamad s’est défendu, affirmant qu’il s’était mal exprimé. Mais comme l’a relevé l’Ordre, M. Hamad a de surcroît siégé durant 10 ans à son conseil d’administration. Il est donc difficile de croire, en l’occurrence, qu’il ignorait ces règles.

Coup de circuit

Le maire sortant, Bruno Marchand, n’aurait pu rêver d’une campagne plus facile. C’est d’autant plus vrai que notre sondage Léger-TVA-Le Journal de Québec a démontré un désir de changement et un taux de satisfaction mitigés. En s’accusant mutuellement sur la place publique d’avoir posé des gestes de manœuvres électorales frauduleuses, les candidats Sam Hamad et Stéphane Lachance ont autosaboté leurs campagnes. Pendant qu’ils s’entredéchiraient, M. Marchand n’avait pas à défendre son bilan. La porte était ouverte pour une alternative. Aucun des adversaires du maire sortant n’a cependant réussi à l’incarner.

En rétropédalage

L’image n’a jamais pris autant de place en politique. Celle de Sam Hamad comme candidat d’envergure en a pris pour son rhume dans les premières semaines de la campagne, avec la multiplication des gaffes dans les réseaux sociaux. La fameuse conférence de presse où l’ex-ministre libéral et son équipe se sont fait arroser par des jeux d’eau sur lesquels ils étaient postés a marqué l’imaginaire. Sam Hamad a peiné à se défaire ensuite de l’impression que sa campagne prenait l’eau.

Prix citron

La candidate Anne Guérette, cheffe du Parti du monde, a affirmé en entrevue au FM93 qu’elle transformerait les itinérants en... jardiniers. Question de les rendre utiles, vous comprenez... Et parce qu’ils doivent après tout en manger, des fruits et légumes, car c’est bon pour la santé. Il faut vraiment ne rien comprendre à la réalité de ces gens pour raconter de telles sornettes.

Le combattant

Le chef de Québec d’abord, Claude Villeneuve, s’est avéré un redoutable débatteur. Très efficace, celui qui a été rédacteur de discours de Pauline Marois a accusé Bruno Marchand d’avoir réussi à créer la tempête parfaite dans Saint-Roch. Il a servi de solides piques à l’endroit de Sam Hamad et son projet de SRB, et de Stéphane Lachance sur son absence de vision pour la mobilité à Québec. M. Villeneuve a aussi proposé l’idée la plus géniale de la campagne: organiser des célébrations pour le 500e anniversaire de l’arrivée de Jacques Cartier à Québec. Malheureusement, le candidat n’a pas été en mesure de transposer ces bonnes performances en intentions de vote. Incapable de se distinguer suffisamment de Bruno Marchand, il n’a pas su démontrer aux citoyens pourquoi ils devaient arrêter leur choix sur lui à la mairie.

La mise en échec dangereuse

La violence dans les réseaux sociaux, dont Le Journal a fait état, a pollué la campagne à Québec. Il est extrêmement dommage qu’une minorité de terroristes du clavier viennent ainsi éclipser des enjeux importants en s’en prenant aux individus et aux médias. Il est facile d’insulter plutôt que de débattre en présentant des arguments. Des partisans de Respect Citoyens ont versé particulièrement dans cette agressivité. Leur chef, Stéphane Lachance, un pur produit de la radio poubelle de Québec, n’a clairement pas pris la situation au sérieux, préférant laisser aller les choses.

Coup de chapeau

Lors de la campagne de 2021, on avait découvert Jackie Smith, cheffe de Transition Québec, qui amenait des idées originales, campées plus à gauche. Cette fois, l’effet de nouveauté n’étant plus, la conseillère sortante de Limoilou a eu plus de difficultés à faire sa place. Elle peut néanmoins sortir de cette campagne la tête haute. Quelle que soit l'issue du vote, elle n'a assurément pas dit son dernier mot en politique. 

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