C’est maintenant une tradition du temps des Fêtes autant que le film Maman, j’ai raté l’avion. Le Journal vous présente son palmarès des criminels pas très futés de l’année. Certains bandits ne semblent pas avoir élaboré le plan du siècle avant de passer à l’action, ce qui a facilité bien malgré eux le travail des policiers pour leur passer les menottes. Voici les cas qui ont retenu notre attention en 2024.
Complotiste, «scientifique» et incendiaire
Par où commencer dans le dossier hallucinant de l’incendiaire de Chapais? Brian Paré a reconnu avoir allumé 14 incendies criminels en 2023, dont un qui a forcé l’évacuation d’une ville.
Puisque, selon lui, «la terre est toujours humide», il était convaincu que les feux de forêt qui ont ravagé une partie du nord du Québec cet été-là étaient l’œuvre du gouvernement. C’est donc dans le but de prouver ses théories complotistes qu’il a réalisé des tests en démarrant des brasiers.
«Même après avoir allumé plusieurs feux, il est toujours sceptique. [...] Tout ceci est d’une stupidité consommée», a déploré le juge Jean-François Poirier.
L’homme de 38 ans possède aussi un véhicule unique muni d’un clignotant jaune sur le toit et avec des autocollants sur lesquels on peut lire «Liberté», «Freedom». Alors qu’il était dans la mire des policiers à cause de son manque de subtilité, un GPS a été installé sur sa voiture, si bien qu’elle a été géolocalisée sur les lieux de deux foyers d’incendie. Pris la main dans le sac, il a été arrêté peu de temps après. Il a écopé de huit ans de détention, ce qui lui permettra d’aller réfléchir longtemps à l’ombre.
Pris avec une arme en plein couvre-feu
Un criminel de carrière qui s’était fait prendre avec une arme à feu chargée pendant qu’il bafouait le couvre-feu durant la pandémie a payé cher sa négligence bête, puisque cela lui a valu une peine de six ans de pénitencier.
Tony Lafleur, 49 ans, avait couru le risque de se faire prendre en revenant de la fête d’un ami à Rimouski. Mais en portant sur lui un revolver, il risquait beaucoup plus gros. Et c’est exactement ce qui est arrivé, quand des policiers l’ont vu stationné dans une ruelle de Montréal.
Et comme si ce n’était pas assez, Lafleur était sous le coup d’ordonnances lui interdisant d’être armé, en raison de ses multiples condamnations depuis 30 ans.
Pas le meilleur véhicule de fuite
Dans une scène qui semble tout droit sortie d’un film ou d’un jeu vidéo, un homme a eu la fausse bonne idée de se sauver des policiers à bord d’une rétrocaveuse dans les rues de Laval. Loin d’être une voiture de course, l’imposant véhicule a plutôt terminé sa course dans un profond fossé.
Mais juste avant, il était pourchassé par une dizaine d’auto-patrouilles à des vitesses loin d’être vertigineuses.
Tout a débuté lorsque le chauffeur de la rétrocaveuse aurait été impliqué dans une collision. Au lieu de s’immobiliser comme un citoyen normal, il a plutôt décidé de prendre la fuite.
Durant sa courte, mais mémorable cavale, le suspect a multiplié les entorses au Code de la sécurité routière, en grillant des feux rouges et des arrêts obligatoires, notamment. Même après avoir conduit son mastodonte dans le fossé, l’homme est parti à la course dans le boisé et il a dû être maîtrisé avec un pistolet à impulsion électrique.
Cette histoire aurait tellement pu mieux finir pour lui avec un simple constat à l’amiable...
Il n’a rien compris du tout
Un apôtre de la pédophilie qui dirigeait un «club social» pour faire la promotion de cette déviance semble aimer faire des allers-retours entre la prison et la liberté, puisqu’il n’a pas changé après huit ans d’incarcération.
André Faivre, 76 ans, a pu être libéré de prison pour la quatrième fois cette année. Mais à la moindre occasion qu’il avait, il brisait ses conditions.
D’abord en abordant un jeune d’apparence mineure à l’hôpital. Puis en s’approchant d’un jeune garçon dans une crèmerie à côté d’une garderie et d’un parc. Ensuite, il s’est fait prendre à parler à un ancien coaccusé alors que cela lui était interdit.
«Vous étiez de retour en communauté depuis 20 jours seulement et déjà vous adoptiez des comportements à risque», déploraient d’ailleurs les autorités à son sujet. Peut-être que de le laisser derrière les barreaux est la solution?
Il s’en prend à notre photographe
Le comédien Goûchy Boy a passé l’année dernière pratiquement au complet devant les tribunaux, lui qui doit se défendre dans divers dossiers où il est accusé d’agressions sexuelles.
Mais il semblerait qu’il a pris goût à la justice, parce qu’en mai dernier, il en a rajouté en attaquant un photographe du Journal... en plein corridor du palais de justice de Longueuil.
Ugochukwu Chijoke Onyechekwa, de son vrai nom, s’est alors complètement désorganisé et il a fait une petite crisette en constatant la présence de caméras.
«Hey! [...] Tassez-vous, câlisse», avait-il hurlé, après avoir lancé sa marchette sur Pierre-Paul Poulin.
Il a finalement été accusé de voies de fait armées et de harcèlement criminel pour son geste.
Menteur jusqu’au dernier moment
Tout finit par se savoir et même plus vite qu’avait anticipé un fraudeur qui n’a pas hésité à mentir à un juge dans l’espoir d’obtenir un report de sa sentence.
Daniel Jacques, qui a reconnu avoir fraudé 60 entrepreneurs pour près de 300 000 $, espérait convaincre le juge de lui accorder un sursis pour être au chevet de son père mourant.
Il a passé bien proche d’attendrir le magistrat, mais le beau parleur n’avait pas prévu que la procureure de la Couronne à son dossier vérifie ses dires. Ses démarches ont porté leurs fruits, car ça a permis de découvrir le pot aux roses.
Le fraudeur de Québec a finalement écopé de 30 mois de pénitencier et sa sentence pourrait augmenter s’il ne parvient pas à rembourser ce qu’il a subtilisé à ses victimes.
Elle a tout tenté pour camoufler son crime
Plutôt que d’aller se dénoncer comme n’importe quel citoyen raisonnable, Alexandra Gagné-Faucher a tout fait pour camoufler son délit de fuite qui s’est avéré mortel, en septembre 2022. Visiblement sans aucun remords, elle a contacté une première entreprise de réparation de vitres d’auto six minutes après l’impact. Elle a fini par acheter de nouveaux enjoliveurs et de la peinture.
Entre-temps, elle a fait plusieurs recherches sur la collision mortelle qu’elle a causée. En défense, ses avocates ont même tenté de faire croire au jury que ce n’était qu’un simple accident et qu’elle avait agi sous le coup de la peur en quittant les lieux.
Les membres du jury n’ont vraisemblablement pas cru à cette version cousue de fils blancs, la déclarant rapidement coupable de son crime.
La jeune femme de 31 ans a écopé de cinq ans d’emprisonnement pour son crime.
Sans un sou après une fraude à l’assurance
Quand vous allez aux toilettes, apportez-vous un briquet, une chandelle et des cigarettes au cas où il y aurait une panne d’électricité? Vous non plus, hein? C’est pourtant l’excuse bidon qu’a utilisée Réjean Lallier devant le juge pour tenter d’expliquer pourquoi il avait «oublié» d’éteindre la chandelle dans sa salle de bain, pour ensuite s’absenter pendant des heures, ce qui a mené à l’incendie du sous-sol de sa maison. En revenant, il a remarqué de la fumée chez lui, mais, manque de chance, il n’avait pas son cellulaire pour appeler le 911. Il s’est mis en quête d’un dépanneur pour appeler les pompiers et c’est finalement au troisième devant lequel il est passé qu’il s’est finalement arrêté.
Il n’a finalement jamais pu mettre la main sur les 700 000 $ qu’il espérait en prétendant vainement qu’il s’agissait d’un incendie accidentel.
Trahie par ses cheveux
C’est grâce à la couleur de cheveux très particulière d’une fraudeuse que les policiers auraient été en mesure de la relier à une quarantaine de dossiers d’arnaques commises à l’égard de personnes âgées vulnérables. Bianca Létourneau, 29 ans, de Joliette, aurait sévi entre les mois de janvier et mars 2023, un peu partout au Québec.
Elle risque maintenant de regretter son choix de teinture, qui pourrait l’amener à aller réfléchir en prison.
Papa ne devait pas être content
Alors que ça faisait seulement 10 minutes qu’il venait d’obtenir son permis de conduire, un jeune homme de l’Ontario a fait preuve d’une insouciance incroyable en se faisant prendre à rouler à 131 km/h dans une zone limitée à 50 km/h... avec la voiture de son père, en février dernier.
Les policiers de la région de York ont profité du fâcheux incident pour publier la vidéo de son interception, espérant sensibiliser les autres conducteurs.
Le chauffard a écopé de plus de 2800 $ d’amendes en raison de ses gestes, en plus de perdre son permis fraîchement obtenu pour une durée de 30 jours.
Heureusement, personne n’a été blessé et le pire a sûrement dû être d’expliquer à son paternel pourquoi sa rutilante Dodge Challenger s’est fait remorquer...
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