Violée à son insu: des experts analysent la personnalité du mari

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Le procès hors norme d’un homme, accusé d’avoir drogué et fait violer son épouse durant dix ans par des hommes recrutés sur internet, se poursuit lundi dans le sud de la France avec l’audition d’experts psychiatres avant de commencer à entendre cette semaine les 51 accusés. 

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Violeur la nuit mais grand-père attentionné le jour, décrit comme un «super mec» par sa femme, juste avant que celle-ci apprenne l’horreur des faits, à l’automne 2020 : c’est d’abord un portrait psychologique et psychiatrique de Dominique Pelicot, 71 ans, qui va être dressé lundi, par quatre experts, ouvrant la deuxième semaine de ce procès prévu pour durer quatre mois devant la cour criminelle du Vaucluse, dans le sud de la France.

Cette personnalité «à double facette» de «pervers manipulateur», décrit comme le «chef d’orchestre des viols» par un coaccusé, avait déjà été esquissée par un premier expert vendredi, quand celui-ci avait évoqué Dr Jekyll et Mr Hyde.

Les avocats de la défense ont pris la parole les premiers lundi matin, demandant au président de la cour de «tout faire pour garantir la sérénité des débats».

Ils ont annoncé que des plaintes allaient être déposées après des menaces, parfois physiques, reçues par certains accusés et des membres de leur famille, voire leurs enfants. Des listes des 50 coaccusés de Dominique Pelicot, ainsi que parfois leurs photos, ont été diffusées ces derniers jours sur les réseaux sociaux avec des menaces, au mépris de la présomption d’innocence.

Un total de 32 accusés comparaissant libres, 18 sont détenus et un 51e est en fuite. Ils sont arrivés lundi, un masque chirurgical cachant leur visage, baissant la tête face aux nombreuses caméras des médias du monde entier.

L’accusé principal, le mari, a lui a été dispensé d’audience, en raison de douleurs intestinales. Il était apparu très diminué en entrant dans son box, s’appuyant sur sa canne et la vitre.

Si le programme prévisionnel de ce procès est respecté, Dominique Pelicot devrait livrer ses premières explications mardi après-midi.

Adepte de l’échangisme 

Première experte à s’exprimer lundi, la psychologue Marianne Douteau a souligné le caractère «colérique» de Dominique Pelicot, «inspirant la crainte», «le mensonge et le secret». Des traits semblables à ceux de son père, qu’il honnissait.

Ses parents tenaient un hôtel-restaurant. Lui avait travaillé notamment comme ouvrier dans le secteur nucléaire avant de se lancer dans l’immobilier, avec un succès mitigé.

«La sexualité de monsieur Pelicot apparaît comme calquée sur sa personnalité : elle est décrite comme ordinaire en public mais au sein de son couple il a une sexualité tenace, comme l’échangisme que refusait son épouse et qu’il compense par l’utilisation de sites de discussions pornographiques», a-t-elle poursuivi.

Lundi, d’autres membres de la famille Pelicot vont aussi apporter leurs témoignages pour décrire ce septuagénaire qui a recruté des dizaines d’hommes sur internet, de juillet 2011 à octobre 2020, pour venir violer son épouse, qu’il droguait aux anxiolytiques.

Les faits se sont principalement déroulés à Mazan, petite commune du sud de la France où le couple avait déménagé début 2013.

Parmi les personnes à être entendues, David et Florian Pelicot, les deux fils du couple, mais aussi Pierre P., le gendre, ou encore Joël Pelicot, le frère du principal accusé, médecin généraliste à la retraite. Le seul témoin de personnalité appelé lundi à la demande de l’accusé sera Ginette Pelicot, sa demi-sœur.

Des co-accusés de 26 à 74 ans 

Gisèle Pelicot, 71 ans, la victime principale dans cette affaire, avait livré un émouvant témoignage jeudi, sans jamais jeter un regard vers son ex-mari, dont elle est désormais officiellement divorcée.

«En 50 ans, je ne l’ai jamais vu avoir une phrase déplacée sur une femme ou des paroles obscènes», avait-elle assuré, en racontant ce «jeune homme séduisant, pull marin, cheveux longs» dont elle était «tombée amoureuse» à l’été 1971, formant avec lui «un couple fusionnel», sans «rapport de force».

Sa fille Caroline et ses deux belles filles, Céline et Aurore, ont été entendues vendredi. Les trois avaient été prises en photo nues, à leur insu, par leur père et beau-père, et des photomontages sexuels d’elles avaient ensuite été diffusés sur les réseaux sociaux.

A partir de mercredi après-midi, la cour devrait commencer à interroger les autres accusés, 50 hommes âgés de 26 à 74 ans. Comme Dominique Pelicot, ils risquent pour la plupart 20 ans de réclusion criminelle, pour viols aggravés.

Les audiences se sont déroulées jusqu’à présent dans une salle exiguë où les accusés comparaissant libres côtoient de près les parties civiles - au grand regret de celles-ci, qui le vivent comme une «agression» - et où se massent des journalistes du monde entier.

Le divorce entre Dominique Pelicot et son épouse Gisèle a été prononcé le 22 août, a annoncé lundi à l'AFP l'avocat des parties civiles.

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