Les funérailles d’un homme de l’ombre de la scène artistique québécoise ont donné lieu à l’une des rares sorties publiques de Gilles Vigneault, qui s’est retrouvé au même endroit que la grande Diane Dufresne, vendredi, à Montréal.
Frank Furtado a notamment veillé sur les carrières de Gilles Vigneault, Jean-Guy Moreau, Nana Mouskouri et Jacques Thisdale dans les années 1970.
Plusieurs figures du milieu artistique, des proches et des amis se sont donc réunis au Complexe funéraire Mont-Royal afin de porter le producteur et imprésario à son dernier repos.
Il avait rendu l’âme à Sherbrooke, à l’aube de son 81e anniversaire, le 15 décembre dernier.
La petite chapelle comptant 70 places était pleine à craquer, au point où plusieurs personnes se sont agglutinées à l’entrée.
Décennies de travail
Décrit comme un pionnier d’une jeune industrie, Frank Furtado a été impliqué dans les spectacles d’Expo 67 et a été responsable des cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux olympiques de Montréal.
Il est cofondateur de l’ADISQ et a été initiateur puis promoteur des compétitions internationales de feux d’artifice de Montréal, Québec, Toronto et Vancouver.
M. Furtado a aussi cofondé, en 1982, l’une des premières entreprises viticoles québécoises, le Vignoble de l’Orpailleur, en compagnie de trois amis avec lesquels il était encore associé au moment de son décès: Hervé Durand, Charles-Henri de Coussergues et Pierre Rodrigue.
Jusqu’à la toute fin, M. Furtado a été un grand ami du chanteur et poète Gilles Vigneault.
«Grand homme»
La légende de la culture francophone a fait une rare apparition publique vendredi.
Le parolier de 96 ans était aux premières loges pour entendre les discours rendant hommage à Frank Furtado.
Sa grande générosité, ses différentes passions et plusieurs anecdotes comiques ont marqué les éloges d’un «grand homme».
«Pour moi, il était bien plus qu’un grand-père, il était un modèle, un héros», a mentionné son petit-fils, Jules.
«Ce qui revient tout le temps, c’est que Frank a donné une chance à beaucoup de monde, a remarqué de son côté Martin Dignard, l’un de ses neveux, aujourd’hui producteur. Frank m’a donné ma chance [...], j’avais 17 ans.»
La chanteuse Diane Dufresne a souligné au Journal que la cérémonie, «au lieu d’être triste, c’était plein de joie».
«C’est comme si tous les gens le connaissaient comme un frère, un père, un parrain, un grand-père», a ajouté la diva, qui est une grande amie de la sœur de l’imprésario. Quelqu’un, même mort, peut être très vivant, comme Frank Furtado.»
Sur sa page Facebook, l’animateur Claude Saucier a souligné le départ de Frank Furtado en écrivant sous une photo de son comparse: «Un grand ami merveilleux nous a quittés.»
Notons qu’une autre commémoration doit avoir lieu au printemps, à Dunham, en Estrie. Les détails sont à venir.
– Avec la collaboration de Sarah-Émilie Nault