OTTAWA | La course à la chefferie du Parti libéral du Canada se dessine tranquillement et au moins quatre ministres fédéraux, dont trois Québécois, disent être en réflexion pour succéder à Justin Trudeau à la tête du parti et du pays.
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Après François-Philippe Champagne mardi, c’était au tour de la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, d’annoncer qu’elle considérait se lancer dans la course, mercredi.
Avant la longue réunion du caucus libéral à Ottawa, Mme Joly a dit avoir reçu «beaucoup d’appuis à travers le pays» et avoir rencontré son équipe de «proches conseillers» à plusieurs reprises pour en discuter dans les derniers jours.
Pourrait-elle jongler avec le dossier tumultueux des Affaires étrangères et mener une course politique en même temps? «Ce sera au premier ministre et au parti à décider, mais ça fait partie aussi de ma réflexion», a-t-elle déclaré.
Un troisième Québécois pense aussi sauter dans la mêlée: le ministre du Travail et ancien président du PLC, Steven MacKinnon, qui a mis l’accent sur son expérience en politique et sur sa maîtrise des deux langues.
Le quatrième à avoir publiquement fait part de sa réflexion est le ministre des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson.
La course prendrait toutefois une tout autre allure si l’ancienne ministre Chrystia Freeland décidait de plonger. Les rumeurs continuent de courir concernant l’ancien gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, et l’ancienne première ministre de la Colombie-Britannique, Christy Clark.
LeBlanc passera son tour
Plusieurs voyaient le ministre des Finances, Dominic LeBlanc, comme potentiel remplaçant de Justin Trudeau.
À la surprise de plusieurs, l’Acadien du Nouveau-Brunswick a décidé de passer son tour en raison du travail colossal qui l’attend aux Finances dans un contexte de guerre commerciale avec les États-Unis de Donald Trump.
«La menace que ces tarifs représentent pour le bien-être économique de notre nation et pour le gagne-pain d’innombrables familles canadiennes ne peut pas être sous-estimée – et en tant que telle, elle ne requiert rien de moins que mon attention pleine et entière», a-t-il écrit dans une déclaration.
Sa décision a de quoi réjouir ses adversaires, mais pas certains de ses collègues qui souhaitent le voir changer d’idée: au moins cinq libéraux, incluant le député de Québec Joël Lightbound, tentent de convaincre M. LeBlanc d’«effacer son tweet» et de reconsidérer la chose.
Un chef bilingue
Le lieutenant du Québec pour le gouvernement, Jean-Yves Duclos, juge que le prochain chef devra absolument être bilingue.
Steven MacKinnon, un libéral de longue date élu dans Gatineau, qui maîtrise les deux langues, estime que le bilinguisme ne suffit pas: il faut «savoir apprécier» le «fait francophone au Canada», au Québec et ailleurs au pays.