Retour à la normale

1 week ago 37

«Todos los dias no son de fiesta», entend-on souvent ici, ce qu’on pourrait traduire par «On ne peut pas toujours faire la fête». En d’autres mots, c’est bien beau festoyer, c’est bien beau les vacances au bord de la mer ou de la piscine, mais ça ne peut pas durer toute l’année, il faut travailler pour pouvoir se payer du bon temps, entre autres choses.

Pendant ce temps, la terre n’a pas arrêté de tourner, et le monde de s’entretuer. Même si en vacances, en bon militant de l’actualité politique, on n’a jamais baissé la garde ni perdu de vue les grands conflits qui secouent l’humanité, il faut dire que replonger à temps plein dans l’actualité n’a rien de réjouissant compte tenu des menaces qui pèsent sur nos têtes, avec les conflits au Moyen-Orient et en Ukraine, et le réalignement des forces tout près d’ici, en Amérique latine, où même des gouvernements de gauche sont divisés à propos du Venezuela, tandis que ceux de droite font front commun avec leur superviseur de toujours, les États-Unis, qui se sont octroyé le rôle de gendarme mondial.

Ici à Cuba, entre pannes d’électricité de quelques heures et difficultés dans l’approvisionnement de l’eau courante, on continue de vivre d’espoir, sur un pied de guerre et sur un pied de danse. Le meilleur est à venir, si jamais on levait le blocus criminel. Ce qui n’empêche pas la solidarité et l’entraide. Ni le sourire de la vendeuse ou de la caissière, qui vous gratifie toujours d’un joyeux: «Como andas hoy, mi amor?» (Comment vas-tu aujourd’hui, mon amour?) ou: «Como te puedo ayudar, mi corazón?» (Comment puis-je t’aider, mon cœur?).

Je ne peux pas me plaindre, moi qui ai accès aux devises étrangères, et parfois j’ai l’impression de transformer mon petit appartement en comptoir alimentaire. Très souvent, j’achète tout en double ou même en triple, en pensant à une telle ou à un tel qui ne travaillent pas, pour toutes sortes de raisons, et qui comptent sur moi pour une partie du menu quotidien.

J’avoue qu’aider ceux qui en ont besoin fait partie de mes joies les plus vraies. Peut-être est-ce dû à mon éducation catholique, où l’on nous apprenait à toujours aider son prochain, je ne saurais dire, mais quoi qu’il en soit, c’est une activité dont je ne me lasse pas, car, je l’ai déjà dit dans une autre chronique, j’aime me sentir utile. Sinon, ma vie ne servirait à rien.

Je me souviens du temps où je militais dans le Mouvement de libération du taxi (MLT), vers la fin des années soixante. Lorsqu’approchait du temps des Fêtes, on organisait des paniers de Noël qu’on distribuait ensuite aux plus nécessiteux d’entre nous. À cette époque, les chauffeurs de taxi étaient vraiment les damnés de la terre et les plus rebelles à toute forme de syndicalisation. Je me souviens d’être entré dans des logements de Saint-Henri, du Centre-Sud ou d’Hochelaga-Maisonneuve et qu’on s’y promenait en manteaux d’hiver parce qu’on n’avait pas d’argent pour se payer le mazout. C’était l’époque où Hydro-Québec coupait l’électricité, même en plein hiver, à ceux qui n’avaient pas payé leur compte d’électricité. Le monde a bien changé depuis, mais la pauvreté est toujours un fléau, dont la Chine aujourd’hui affirme s’être débarrassée.

Avec la reprise des classes, dans la rue, tôt le matin, on peut de nouveau voir les écoliers et écolières, avec leur uniforme: chemise blanche impeccable, foulard bleu au cou et pantalon court ou jupe-culotte de différentes couleurs indiquant leur niveau scolaire, marcher d’un pas rapide, accompagnés de papa ou maman, vers l’école de quartier. Ici, on n’a pas à craindre un nouveau massacre perpétré par un tireur fou armé jusqu’aux dents. Le même scénario se répétera en fin d’après-midi, vers 16 heures. Au retour, on arrêtera dans un des nombreux points de vente pour acheter une gâterie à son rejeton, tandis que les vendeurs au coin des rues s’activeront en offrant aux passants avocats mûrs et autres légumes et fruits de saison. Les avocats sont particulièrement abondants cette année et on en trouve de gros, prêts à être consommés, à très bas prix.

Retour à la normale, vous disais-je d’entrée de jeu. Bonne rentrée!

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