Que nous réserve 2025 en éducation: le retour de l’austérité?

1 week ago 10

Tout porte à croire que les écoles, cégeps et universités devront se serrer la ceinture en 2025, au point où de plus en plus d’intervenants parlent d’un retour de l’«austérité». Pendant ce temps, les problèmes sont loin d’être réglés, à commencer par la pénurie de personnel, la hausse des incivilités en classe et les besoins grandissant en francisation.

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1) Retombées de l’affaire Bedford

Au-delà de l’encre qu’elle a fait couler, l’affaire Bedford fait énormément jaser dans le réseau scolaire. La sortie d’un rapport explosif du ministère de l’Éducation a mené à la suspension de 11 enseignants de cette école primaire de Montréal, où certaines matières étaient peu enseignées et où régnait un «climat toxique».

Quatre autres écoles de la métropole font maintenant l’objet d’une enquête. À travers la province, 17 écoles de diverses régions seront inspectées pour de possibles manquements à la laïcité.

Les résultats de certaines de ces nouvelles enquêtes pourraient être connus en 2025.

2) Gels et compressions

«C’est la question pour 2025: est-ce qu’il y aura ou non austérité?» se demande Éric Gingras, président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

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Éric Gingras, président de la Centrale des syndicats du Québec. Photo d'archives Agence QMI, Martin Alarie

Des gels d’embauche aux gels de construction, de nombreux voyants rouges vont déjà dans ce sens. La majorité des cégeps sont en mauvais état et plusieurs manquent d’espace, mais des projets de rénovation devront être reportés. Pendant ce temps, des centres de services scolaires doivent suspendre l’achat de mobilier et d’équipement.

«Préparez-vous à vous serrer la ceinture» est le signal que détecte déjà Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE).

3) Coupes en francisation

Cet automne, plus de 700 postes d’enseignants ont été supprimés en raison des restrictions budgétaires en francisation, touchant des milliers d’étudiants, selon trois syndicats interrogés. Plusieurs manifestations ont eu lieu dans les dernières semaines pour dénoncer ces coupes.

Pendant ce temps, 36 000 personnes étaient en attente sur Francisation Québec en date du 25 novembre 2024, selon le ministère de l’Immigration.

«On laisse tomber des personnes immigrantes pour des colonnes de chiffres», lâche Éric Gingras de la CSQ.

Les budgets seront-ils de retour pour la rentrée de l'automne 2025 pour rouvrir ces groupes ou la saignée se poursuivra-t-elle? Ce sera à surveiller. «En espérant que les profs qui ont perdu leur emploi n’aient pas quitté [l’enseignement] pour autre chose» à ce moment-là, ajoute M. Gingras.

Au début décembre, le ministre Jean-François Roberge a annoncé une bonification annuelle de 10 000$. Mais selon le Collectif francisation, ces fonds ne suffiront pas à rétablir les services dans toutes les régions. 

4) Des stages payés en enseignement?

Le gouvernement a ouvert la porte à la possibilité que le stage final du baccalauréat en enseignement soit, éventuellement, rémunéré, une façon d’attirer davantage de jeunes vers le métier. Verra-t-on aboutir cette demande de longue date des associations étudiantes?

«Si ça peut être réglé d’ici septembre, ce serait génial», souhaite Étienne Paré, président de l’Union étudiante du Québec (UEQ), qui milite pour la rémunération de tous les stages, peu importe le domaine.

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Étienne Paré, président de l'Union étudiante du Québec. Photo d'archives

D’ailleurs, de plus en plus de facultés d’éducation mettent sur pied des projets pilotes de stage en emploi, observe M. Paré.

De son côté, l’Association des étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM a porté ce combat devant les tribunaux, espérant obtenir une accréditation syndicale. Les audiences devraient se terminer en février 2025.

5) Vouvoiement et uniforme

Le ministre de l’Éducation Bernard Drainville devrait bientôt déposer un plan visant à ramener la discipline et le civisme dans les écoles du Québec. Une majorité d’enseignants disent d’ailleurs observer une augmentation de l’incivilité dans leur école, selon un sondage.

Au menu, on pourrait y trouver le vouvoiement et le port d’uniforme, si on se fie aux idées débattues lors du congrès de la commission jeunesse de la CAQ.

Sur le terrain, cette idée de plan d’action passe moins bien, les acteurs du milieu n’ayant pas été consultés. «Les gens nous disent: “Bon, encore une affaire qui va nous être imposée”», soupire Éric Gingras de la CSQ.

6) Une pénurie toujours criante

«Honnêtement, je suis un peu pessimiste face à l’avenir de la pénurie», avoue Nicolas Prévost de la FQDE.

Le nombre d’enseignants non légalement qualifiés a atteint un nouveau record cet automne, tandis que le nombre de futurs enseignants est en baisse dans les universités.

Avec la «vague de retraites» qui s’en vient, «on va perdre plus de monde qu’on ne va en former», résume M. Prévost, qui voit peu d’indices d’amélioration pour 2025.

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