Depuis quelque temps, il y avait eu de nombreux signes prometteurs indiquant que la saison de motoneige 2024-2025 allait s’amorcer dans le temps des Fêtes. Mais dame Nature en a décidé autrement en nous envoyant de la très mauvaise météo pour les motoneigistes et leurs sentiers.
Dans certaines parties du Québec, principalement sur des territoires plus élevés en altitude, les conditions étaient réunies pour que les sentiers soient disponibles. Certains ont même pu ouvrir durant quelque temps, mais toujours par petits bouts. Il n’y avait pas de connexion entre les régions, mais au moins les gens pouvaient rouler.
«Je viens de faire une belle randonnée et s’il n’y avait pas cette période de temps doux et la pluie, la saison aurait pu commencer dans la région», m’expliquait Antoine Larouche, responsable de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean–Chibougamau-Chapais pour la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec (FCMQ) lors d’une discussion samedi dernier, en fin de journée.
Même son de cloche du côté de Denis Lavoie de Motoneige.ca, qui s’occupe du dossier des conditions de sentiers.
«Il y avait plusieurs secteurs ouverts, mais d’autres étaient fermés par manque de neige. Plusieurs clubs avaient commencé à préparer leurs fonds de sentiers, en les tapant avec le passage de la surfaceuse sans gratte. Mais malheureusement, avec la pluie tombée, plusieurs clubs ouverts vont devoir fermer. Par exemple, dans la région de Lanaudière, tous les clubs qui avaient ouvert leurs sentiers les ont fermés. On devrait vivre la même chose partout au Québec selon la quantité de pluie qui va tomber. Aussi, les clubs qui avaient un peu de couvert de neige au sol risquent de le perdre. Il est certain que dans le cas des sentiers en altitude, qui avaient déjà un bon couvert de neige, les dommages seront moins grands. Tout dépendra de la quantité de pluie qui va tomber dans chaque région. »
FUIR LA GLACE EN TOUT TEMPS
Avec les conditions météo que nous avons connues durant quelques jours, il est très important de toujours fuir les cours d’eau et la surface des lacs.
«Si certains cours d’eau avaient commencé à geler, ça risque de causer des problèmes. Même chose sur les lacs, explique l’expert. Il va falloir être très prudents. Pour recommencer à circuler, il va falloir attendre le OK des clubs. Les bénévoles ont des techniques pour valider l’épaisseur de la glace. Il ne faut pas se fier au fait que si après la pluie, il neige et que tout peut sembler très beau avec la blancheur devant nous, tout est correct. Les risques de s’enliser ou de passer à travers la glace seront bien réels.»
En consultant le site de la Société de sauvetage, on peut constater que ces experts expliquent qu’il y a trois couleurs de glace. «La glace bleue et transparente est habituellement la plus résistante. La glace blanche opaque peut être plus ou moins résistante. Enfin, la glace grise contient habituellement de l’eau à la suite d’un dégel et doit être considérée comme très suspecte et dangereuse.»
Selon les normes, il faut 12 centimètres de glace pour supporter une motoneige et son passager.
«Oui, c’est bien beau de calculer l’épaisseur de la glace, mais les douze centimètres doivent être faits de glace franche. Personnellement, je conseille aux gens qui veulent circuler en motoneige pour traverser une rivière ou un lac de bien attendre que les clubs aient ouvert le sentier. Il faut aussi demeurer absolument entre les balises qui sont installées. Les bénévoles valident de façon constante l’épaisseur de la glace. Elle doit être sécuritaire pour permettre la circulation en motoneige.»
GARDER ESPOIR
Depuis quelques années, la saison de motoneige a toujours débuté aux alentours du 10-15 janvier. Sur ce retard pour l’arrivée de l’hiver, Denis avait tout de même un message d’espoir.
«Avant cette période spéciale, la terre avait eu le temps de geler. La pluie et le temps doux ne briseront pas entièrement cette avance de base qui avait été prise. Si le froid et la neige reviennent assez rapidement, il ne faudra pas attendre trop longtemps pour que des portions de sentiers réouvrent. Aussi, j’ai remarqué que depuis quelques années, la saison débute plus tard, mais qu’à l’inverse, elle s’étire plus longtemps au printemps, parfois même jusqu’au début d’avril. Il est vrai que la situation que nous vivons est désagréable pour tous les motoneigistes. Mais, rappelez-vous que les bénévoles des clubs sont aussi des passionnés de motoneige et qu’ils vont tout faire pour ouvrir les sentiers le plus tôt possible.