Plein de solutions existent pour rafraîchir les écoles, mais elles sont peu utilisées

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Moins de 4 écoles sur 10 climatisent au moins une classe lors des vagues de chaleur, révèle une grande compilation réalisée par Le Journal. Vos enfants feront-ils partie des rares chanceux? Ou devront-ils endurer des températures de plus de 29°C, comme c’est déjà le cas à plusieurs endroits? Avec les effets des changements climatiques qui s’accélèrent, le Québec est mûr pour un grand déclic, plaident de plus en plus d’acteurs du milieu de l’éducation.

Insoluble, le problème de chaleur dans les écoles? Pas du tout, disent des architectes, qui proposent une panoplie de «mesures passives» qui coûtent moins cher que la climatisation et n’exigent pas de changer les circuits électriques des vieux bâtiments. «S’il y a d’autres mesures possibles, mon Dieu, faites-le savoir!» s’exclame une enseignante d’une école de Brossard où plus de 30 locaux ont surchauffé en juin dernier.

Brise-soleil et stores extérieurs

L’idée est si simple qu’elle tombe sous le sens: parer la chaleur du soleil avant même qu’elle n’entre dans le local. En effet, beaucoup de classes surchauffent régulièrement parce qu’elles sont davantage exposées au soleil, ont témoigné plusieurs enseignants dans le cadre de ce dossier.

Par exemple, de simples brise-soleil placés à l’extérieur du bâtiment pourraient jouer ce rôle, comme c'est le cas à l'école primaire Saint-Joseph de Sainte-Adèle. 

On peut voir l'ombre projetée sur les fenêtres par les brise-soleil de ce côté de l'école Saint-Joseph, à Sainte-Adèle. Courtoisie (TLA architectes)

La structure métallique, installée dehors au-dessus des fenêtres, bloque une partie de la lumière du soleil lorsqu'il est haut dans le ciel, limitant ainsi les gains de chaleur. 

«Il existe des pare-soleil fixes, d’autres amovibles, dont on peut changer l’angle. En Europe, c’est assez courant qu’on ait des stores externes, qui sont beaucoup plus efficaces [que les stores internes]», explique Frank Suerich-Gulick, coordonnateur de l’initiative Reconstruct au sein de la Chaire en architecture, énergie et environnement à l’Université McGill.

Il s’agit de bons exemples de «mesures passives», c’est-à-dire qui n’utilisent pas de système mécanique.

Ajouter de la végétation

Augmenter la canopée produite par les feuilles des arbres est une solution incontournable pour contrer les îlots de chaleur dans lesquels baignent beaucoup d’écoles.

«Si vous êtes sous un massif d’arbres, ça peut abaisser la température de 4°C à 5°C», souligne Pierre Thibault, architecte et cofondateur du projet Lab-École. Les arbres peuvent aussi servir de brise-soleil naturels lorsqu’ils sont plantés en fonction de l’orientation de l’école.

Il faut toutefois prévoir des années, voire des décennies avant que les arbres soient grands, d'où l'urgence de les planter maintenant, indique Christopher McCray du consortium Ouranos.

De jeunes arbres encore protégés par une structure de bois, dans la cour de l'école primaire Paul-De Maricourt, à Longueuil. Une fois grands, ces arbres augmenteront la canopée sur le terrain. Photo Dominique Scali

«Ce genre de solution, ça ne règle pas tout quand il fait 38°C dehors, mais ça rendrait nos bâtiments plus agréables pour la plupart des journées», suggère Kathleen Legault, présidente de l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire.

Toiles solaires et verres teintés

L’école primaire Élisabeth-Turgeon, à Rimouski, a beau être un vieux bâtiment de plus de 60 ans, ses fenêtres sont teintées et munies de toiles solaires afin de parer la chaleur.

«Jusqu’à présent, ces mesures ont donné d’excellents résultats», indique Zoé Ross, coordonnatrice aux communications au Centre de services scolaire des Phares, dans le Bas-Saint-Laurent. Cette mesure est d’ailleurs déployée systématiquement lors d’un remplacement de fenestration, indique-t-elle.

Il existe en effet des vitres de haute performance et des «enduits à faible émissivité» pour fenêtres, qui vont bloquer les rayons de lumière en fonction de leur longueur d’onde, explique M. Suerich-Gulick.

Toiture blanche

«L’installation de toitures blanches, c’est très répandu aujourd’hui», note Anne Cormier, professeure à l’École d’architecture de l’Université de Montréal. En choisissant une membrane blanche ou réfléchissante et en ajoutant de l’isolant, on détourne en quelque sorte la chaleur du soleil. 

De haut, on peut voir la toiture blanche de l'école primaire Stadacona, Lab-École de Québec. Courtoisie (Pierre Lahoud)

«En termes d’ouvrage, ça nécessite quand même de refaire la toiture, mais c’est sans doute plus facile que d’installer de la climatisation [centrale]», suggère-t-elle.

L'école primaire du Zénith, Lab-École de Shefford. Courtoisie (James Brittain)

Un coup de pouce à l’aération

Mais quelle est cette étrange cheminée triangulaire qui pointe au-dessus du Lab-École de Shefford? Comme la chaleur monte, cet élément architectural permet de l’évacuer par le haut, explique Pierre Thibault. L’ouverture peut aussi être télécommandée en fonction de la météo, mentionne-t-il.

L'école primaire des Cerisiers, Lab-École de Maskinongé. COURTOISIE (David Boyer)

Rebords de toit

Les rebords de toit permettent non seulement de créer des zones d’ombre sur la cour d’école, mais aussi de bloquer la lumière directe qui pourrait autrement entrer dans les locaux sur le pourtour du bâtiment. En prime, ils permettent de créer des classes extérieures protégées du soleil et de la pluie, ajoute M. Thibault.

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