Des touristes québécois qui revenaient de Cuba ont vécu un dur retour à la réalité dans la nuit de samedi à dimanche. Plutôt que d’atterrir paisiblement au Québec, ils ont passé d’interminables heures à geler au sous-sol de l’aéroport de Philadelphie sans nouvelles de Sunwing, leur compagnie aérienne.
«On était entassés au sous-sol. Il faisait froid, alors on nous a distribué des couvertures au compte-gouttes. En fin d’avant-midi, on a eu des bouteilles d’eau et des chips. Pendant ce temps-là, Sunwing n’a donné de nouvelles à personne, même pas à l’équipage», a raconté au bout du fil Martin Roberge, l’un des 189 passagers qui ont patienté pendant près de 12 heures avant que leur avion ne décolle finalement vers 12 h 30.
D’autres personnes qui étaient dans la même situation ont confirmé cette version des faits au Journal.
Urgence médicale
Le vol WG307 a décollé hier avec deux heures de retard de l’aéroport de Santa Maria à Cuba en direction de Montréal. Une urgence médicale, touchant l’un des occupants du vol, a forcé une déviation de la trajectoire vers Philadelphie.
«On a atterri vers 1 h du matin», a poursuivi M. Roberge. «Ils ont eu beaucoup de difficultés à faire sortir la personne qui avait besoin d’aide, parce que les pompiers n’avaient pas l’équipement adéquat à [leur] disposition. C’était chaotique...»
Le détournement vers la métropole pennsylvanienne a été jugé comme l’option la plus appropriée «en raison de l’urgence de la situation à bord et de la nécessité d’obtenir rapidement une assistance médicale au sol», a expliqué la directrice des relations publiques et des communications pour le Québec de Sunwing, Victoria Bakos.
«No man’s land»
Après avoir évacué l’aéronef, les quelque 200 passagers ont été escortés à l’intérieur par des agents de sécurité. Comme aucune escale n’était prévue aux États-Unis, les voyageurs qui revenaient à Montréal n’ont pas pu passer les douanes, demeurant coincés dans la zone internationale.
«On nous a emmenés au sous-sol de l’aéroport, dans un genre de no man’s land. Il n’y avait pratiquement aucun banc et, quand on est arrivés, il devait faire [là] un maximum de 10 degrés. Les gens ont dormi couchés par terre sur le tapis», a déploré celui qui revenait d’un séjour d’une semaine, pour célébrer le Nouvel An en famille.
Plus jamais
Chose certaine, après avoir discuté avec Martin Roberge et les autres passagers, on peut affirmer que leur confiance envers Sunwing s’est sévèrement effritée avec ces péripéties.
«Une urgence comme celle-là, ça peut arriver à n’importe quelle compagnie. C’est correct. Par contre, de laisser ses clients et même ses employés sans nouvelles pendant aussi longtemps, c’est inacceptable et ça donne l’impression qu’ils sont complètement désorganisés.»
«Nous remercions nos clients pour leur patience et leur compréhension face à ce détournement de vol causé par une urgence médicale, et nous nous excusons pour les désagréments rencontrés», a conclut la compagnie aérienne, par écrit.