Un garçon de huit ans né avec une paralysie cérébrale peut désormais suivre ses frères sur les circuits de BMX grâce à une opération qui lui permet de marcher et de faire du vélo.
«L’opération a changé sa vie», déclare Maxime Lessard, le père de Zackary.
«Il n’a jamais abandonné», ajoute sa mère, Virginie Blouin, très fière de la persévérance de son fils.
Âgé de huit ans, le garçon tout vêtu de rouge est fier de montrer son vélo BMX, qu’il enfourche depuis l’été dernier seulement. Pour Zackary, il s’agit d’une grande victoire qui lui permet de suivre ses frères de 6 et 10 ans, qui pratiquent ce sport depuis quelques années.
«J’aime beaucoup ça», avoue timidement le garçon de Sainte-Anne-de-Sabrevois, en Montérégie.
« Avant, il n’arrivait pas à embarquer seul sur son vélo. Il tombait, rappelle son père. Mais, il voulait vraiment en faire.»
Dès son tout jeune âge, les parents du bambin avaient remarqué ses difficultés motrices.
«Ses pieds étaient tout mous, comme une boule», se rappelle la mère de 33 ans.
Une bulle d’air au cerveau
À l'âge de deux ans, le diagnostic les a frappés comme une tonne de briques: paralysie cérébrale. Pourtant, Zackary était né à terme d’un bel accouchement.
«Il a eu une bulle d’air au cerveau soit pendant la grossesse soit à la naissance», croit la femme, qui n’a pas eu plus de détail.
«On était sous le choc», ajoute son conjoint de 34 ans.
Chanceux dans sa malchance, Zackary a une paralysie qui touche seulement le bas du tronc jusqu’aux orteils. Bien qu’il ait toujours eu du mal à se déplacer et malgré le fait qu'il tombait à vélo, en trottinette ou en courant, il s’est toujours relevé.
«Il refusait d’échouer, dit sa mère. La phrase “Tu ne seras pas capable” n’a jamais existé pour Zack. Il a toujours adapté son corps à ce qu’il voulait faire.»
Le 25 janvier dernier, le garçon a subi une grosse opération pour sectionner des nerfs dans le dos.
Il a réappris à marcher
Celle-ci a été un succès. Après deux mois de convalescence, le garçon a pu reprendre ses activités. Il a même fait des séances de physiothérapie adaptées au BMX.
«Le vélo, ça le démangeait, révèle M. Lessard. Dès qu’il a pu, il était debout, il faisait les bosses. Il était parti!»
Près d’un an plus tard, il a gagné au moins 30% de plus en motricité, selon ses parents, et peut suivre ses frères dans le sport.
«Il a réappris à se lever, à marcher. Il voulait toujours aller plus vite. Il fallait le freiner pour ne pas qu’il se blesse, se rappelle sa mère. Ça a été dur comme épreuve, mais on le referait.»
Une longue opération de 10 heures pour couper des nerfs
Zackary a subi une opération de 10 heures pour couper des nerfs dans le bas du dos, une longue chirurgie gratifiante pour l’équipe médicale un an plus tard.
«C’est vraiment très gratifiant», confie le Dr Jean-Pierre Farmer, neurochirurgien qui a opéré le petit Zackary Lessard à l’hôpital de Montréal pour enfants, il y a près d’un an. «Il a atteint son objectif de faire du vélo et il l’a atteint très vite!»
Les patients atteints de paralysie cérébrale ont souvent des spasmes dans les jambes parce que les nerfs provoquent trop de mouvements (réflexes). Le cerveau peut aussi envoyer des commandes, mais les réflexes dominent.
Le but de l'opération est donc d’isoler des nerfs sensoriels, et d’en couper une partie. Après, les commandes du cerveau passent mieux jusqu’aux jambes et les mouvements sont mieux contrôlés.
Les réflexes sont grossiers
«On essaie de rétablir l’équilibre entre les réflexes et ce que le cerveau peut commander, explique le Dr Farmer. Le cerveau commande des mouvements plus sains. Les réflexes, c’est grossier, tout bouge en même temps.»
Le spécialiste qui pratique cette opération depuis plus de 20 ans constate que les bénéfices sont toujours présents en vieillissant.
«C’est long, l’opération, pour décider quelle portion de quel nerf couper. Mais, de voir les patients faire des progrès, d’atteindre leurs objectifs et devenir productifs dans la société, c’est très agréable, confie-t-il. C’est du positif et c’est du long terme.»
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.