Les méthodes mafieuses et sectaires de la gauche radicale

On aurait tort de croire que la gauche radicale avance dans l’espace public en respectant les règles du débat public, j’entends par là, en avançant des arguments, puis de nouveaux arguments quand on la contredit.

La gauche radicale fonctionne plutôt à l’intimidation idéologique et veut maudire ses contradicteurs en les maudissant et en les transformant en diables.

Sa méthode est simple: dès lors qu’elle se trouve devant un contradicteur qui ne se contente pas de lui répondre dans les marges, et qui refuse le fondement de son discours, la gauche radicale le diabolise, pour l’infréquentabiliser et pousser chacun à s’en tenir éloigné pour ne pas être contaminé – il s’agit, autrement dit, de rendre le mal-pensant radioactif.

Elle le fait en collant une série d’étiquettes absolument odieuses à celui qui a le culot de mal penser. Elle veut ainsi interdire moralement les idées qu’elle condamne et convaincre chacun que le prix à payer pour adopter certaines idées est trop élevé.

Vous critiquez l’immigration massive? On vous accusera de racisme.

Vous critiquez le concept de racisme systémique ou celui de «profilage racial»? On vous accusera de racisme aussi.

Vous critiquez l’islam, ou l’islamisme, ou vous constatez les difficultés d’intégration des populations musulmanes issues de l’immigration? On vous accusera d’islamophobie.

Vous critiquez la théorie du genre et affirmez qu’il ne suffit pas de se dire homme quand on est femme et femme quand on est homme pour «changer de genre» ou «changer de sexe»: on vous accusera de transphobie.

Vous critiquez les lois de censure? On vous accusera de faire la promotion de la désinformation et des discours haineux.

Et ainsi de suite.

On l’a vu cette semaine encore avec le traitement réservé Elon Musk. Interrogé à son sujet, un «expert» de l’UQAM l’a caractérisé de la plus atroce manière. Je cite l’expert pour qu’on ne m’accuse pas d’exagérer. Il présente ainsi Musk comme «un milliardaire néonazi, transphobe, misogyne et raciste».

On pourrait en rire tellement c’est idiot. Mais une telle déclaration est à la fois idiote et révélatrice, car elle correspond à la volonté, fréquente à gauche, de déshumaniser intégralement ses contradicteurs. Aucune part d’humanité ne lui est concédée.

Musk est donc accusé ici de poursuivre idéologiquement un régime qui s’est rendu coupable de l’holocauste, de détester les femmes et d’être hostile aux «non-blancs» (quant à la transphobie, je n’ai jamais trop compris à quoi cela faisait référence). Rien de moins!

Encore plus drôle: cette accusation se trouve dans un article censé dénoncer la haine sur internet, et l’expert ici convoqué ne se rend pas compte qu’il se comporte de la manière la plus haineuse qui soit.

Je note que ces accusations ne sont plus simplement médiatiques ou politiques: elles ont une traduction juridique, aujourd’hui, et on peut se retrouver devant les tribunaux pour «propos haineux».

Le régime diversitaire produit de nouveaux parias, de nouveaux dissidents – les dissidents du monde occidental si l’on veut.

Ils peuvent se retrouver derrière les tribunaux, ou frappés d’interdit bancaire, condamnés au bannissement numérique ou condamnés aussi à la peine de mort sociale: selon les pays, ce dispositif répressif est plus ou moins avancé juridiquement.

Le régime diversitaire, dont la gauche radicale est l’avant-garde, est un régime idéocratique fondé sur une révélation quasi religieuse, et ceux qui le portent et le gardent ne tolèrent pas qu’on ne s’y reconnaisse pas.

On touche ici l’essentiel. La gauche radicale, quand elle hait, croit témoigner de sa grande humanité qui soit, elle croit incarner le bien qui se dresse contre le mal.

On le voit aussi quand certains des militants les plus en vue de cette gauche radicale pratiquent le harcèlement décomplexé, mené à coup d’insultes et de mensonges, contre les figures publiques qu’elles combattent – et qu’elles ne peuvent s’empêcher d’assimiler à «l’extrême droite», sans jamais la définir – c’est qu’ils en seraient intellectuellement incapables, même quand ils sont bardés de diplômes.

Ils mentent, ils mentent encore, ils insultent, ils insultent encore.

De ce point de vue, avec cette gauche, il n’est pas utile de débattre.

Il faut plutôt la laisser pratiquer ses comportements sectaires, tout en la ridiculisant, bien qu’elle le fasse très bien d’elle-même.

Il faut aussi définancer les associations militantes qui font la promotion de ce discours à même les fonds publics. L’État n’a pas à financer à même les fonds publics des militants idéologiques.

Il faut enfin abolir les lois de censure par lesquelles elle cherche à marquer juridiquement ses contradicteurs.

Il faut, autrement dit, restaurer les conditions de la liberté d’expression.