Le premier meurtre de l’année à Québec: le conjoint de la victime, toujours dans le néant

Les proches de Joëlle Lapointe, cette femme victime d’un meurtre en début d’année à Québec, n’en peuvent plus de vivre sans réponse, six mois après le drame alors que son assassin court toujours.

«C’est pas mêlant, j’en perds la tête. On ne comprend pas ce qui a pu se passer. J’ai tout perdu ce soir-là», lâche Dave Albert, le conjoint de la victime depuis huit ans, les yeux mouillés par l’émotion.

Rencontré par Le Journal à son lieu de travail, M. Albert raconte qu’il se trouvait à une compétition de motoneige au Saguenay avec son neveu lorsqu’il a appris la tragique nouvelle.

Rappelons que la femme de 42 ans a été retrouvée sans vie dans les décombres d’un incendie du boulevard Johnny-Parent, vers 2 h 30, le 25 février dernier. La police a rapidement conclu qu’il s’agissait en fait d’un meurtre.

«Quand j’ai été interrogé par les enquêteurs, j’ai compris tout de suite que c’était gros. Qu’elle n’était pas partie en douceur», déplore M. Albert, qui peine à obtenir un soutien psychologique depuis les événements.

D’après nos informations, Joëlle Lapointe a été retrouvée, par les premiers secours, ligotée et présentant des marques de violence.

Au travail 3 heures plus tôt

À ce jour, aucun suspect n’a été appréhendé dans cette affaire qui demeure pour le moins nébuleuse. «L’enquête se poursuit», se contente d’indiquer le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ).

«Mais ce n’est pas parce qu’on ne dévoile rien de nouveau qu’il n’y a pas d’avancée», souligne Sandra Dion, porte-parole du corps de police.

Le manque de réponse commence toutefois à peser sur les proches de Joëlle Lapointe. Dans ces conditions, M. Albert et Annick Martineau, une des meilleures amies de la victime, ont tenté eux-mêmes de mener leur enquête.

«On est allé voir les enquêteurs à plusieurs reprises pour leur donner des pistes, poser des questions, leur demander des informations. Mais on ne nous dit rien», peste le conjoint de la défunte.

Ils ont notamment appris que M^me Lapointe se serait rendue à son travail vers 22 h 30 pour aller chercher ses «lunettes propres», le soir fatidique. Elle aurait dit à un collègue qu’elle sortait avec des amis.

Mais selon son conjoint, elle n’est pas sortie au bar une seule fois en huit ans.

« Différente »

«Je pense qu’elle savait qu’il allait se passer quelque chose ce soir-là. Quoi? Je ne sais pas. Mais elle était différente depuis un certain temps», raconte M. Albert.

Ce dernier a d’ailleurs découvert qu’elle avait développé un problème de jeu dans la dernière année et qu’elle avait plusieurs dettes. Mais sa compagnie aurait pu les absorber «si elle avait reçu des menaces», affirme-t-il.

«On est dans le néant. S’il y a quelqu’un, quelque part, qui sait quelque chose, parlez! C’est sûr que c’est comme ça qu’on va savoir ce qui s’est passé, si elle avait vraiment une double vie», conclut l’homme de 44 ans.

CE QU’ON SAIT JUSQU’À MAINTENANT

• Feu survenu vers 2 h 30, le 25 février 2024, dans un jumelé du boulevard Johnny-Parent.
• Victime: Joëlle Lapointe, 42 ans, retrouvée morte dans les décombres de l’incendie. Elle aurait été ligotée et aurait présenté des marques de violence.
• Décès constaté sur place, à la suite de manœuvres de réanimation infructueuses.
• Événement considéré comme un meurtre, 48 heures après l’incendie
• Toujours aucun suspect d’arrêté
• Trois heures avant le drame, elle se serait rendue au travail pour aller chercher ses lunettes.

LES DERNIERS MEURTRES IRRÉSOLUS À QUÉBEC

• Keven Plante-Ménard, tué par balle dans son logement de l’avenue du Mont-Thabor, dans Maizerets, le 24 août 2023.
• Michel «Doune» Guérin, ex-motard affilié aux Hells Angels, tué par balle à l’extérieur de sa résidence de l’avenue des Orioles, dans Charlesbourg, le 27 novembre 2023.