Le PLQ risque de redevenir une succursale du PLC

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Dans les années 1950, Maurice Duplessis s’amusait à qualifier le Parti libéral de Georges-Émile Lapalme de «succursale» du Parti libéral du Canada.

En 1955, une Fédération libérale du Québec fut créée afin de distinguer le PLQ du PLC. Neuf ans plus tard, en juillet 1964, Jean Lesage faisait voter une résolution pour séparer celle-ci formellement de son pendant fédéral: «La F.L.Q. rejette le “rouge à Québec, rouge à Ottawa”», titrait Le Devoir.

Lesage s’expliquait ainsi: «À mesure que s’affirme le Québec, nous sommes amenés à constater de façon toujours plus tangible que l’essence même du fédéralisme canadien est de mettre en présence des gouvernements constamment appelés à s’affronter.» Il fallait donc affranchir les libéraux du Québec qui, autrement, seraient pris dans un «dilemme insoluble» puisque les «intérêts» du Québec et du fédéral étaient «trop divergents».

Réflexe perdu

La plupart des successeurs de Lesage (Robert Bourassa, Claude Ryan et Jean Charest) ont honoré cette séparation entre PLQ et PLC. Bourassa et Ryan se sont farouchement opposés à la conception anti-québécoise du Canada de Trudeau père.

En 2008, Jean Charest agita l’argument suivant: «Je suis le seul des trois chefs capable de parler au nom de tous les Québécois sur tous les enjeux.» Pauline Marois était, selon lui, inféodée au Bloc et Mario Dumont, au Parti conservateur de S. Harper.

Depuis les années Couillard, ce réflexe a quitté le PLQ. Plusieurs des nouveaux députés de 2022 ont un «passé PLC»: Madwa-Nika Cadet (ancienne employée de F.-P. Champagne), Brigitte Garceau (ex-vice-présidente nationale francophone du PLC), Désirée McGraw (ancienne candidate à l’investiture du PLC).

Déjà, Marwah Rizqy avait été candidate au PLC en 2015. Quant à André Fortin, il a conseillé Justin Trudeau en préparation de débats des chefs. François Legault s’en est amusé à plusieurs reprises, reprenant les mots «succursale du PLC» pour parler du PLQ.

Milliard, l’exception

D’ailleurs, lorsqu’on se mit à réfléchir à des personnalités pouvant remplacer Dominique Anglade, les noms provenant du PLC ont surgi naturellement: F.-P. Champagne, Joël Lightbound, etc. Puis Denis Coderre, Pablo Rodriguez. Fred Beauchemin, l’autre chef potentiel (qui a l’appui de l’ex-ministre Carlos Leitao), fut candidat dans Terrebonne pour le PLC de Trudeau en 2019.

Un candidat déclaré fait exception: Charles Milliard. On pourrait le présenter comme «rouge à Québec, bleu à Ottawa», mais d’un bleu disparu. Ancien vice-président de la Fédération des jeunes progressistes-conservateurs du Canada, il a aussi été agent officiel de Réal Saint-Laurent, candidat au Parti conservateur aux élections de 2000 dans Lévis. Il a l’appui de deux anciens ministres libéraux, Lucie Charlebois et Jean D’Amour, qui ne sont pas connus pour leur affiliation avec le PLC.

S’ils veulent vraiment améliorer leur score auprès des francophones (7% d’appui seulement), les libéraux du Québec devraient tout faire pour ne pas apparaître comme une succursale du PLC. Pour l’instant, ils semblent aller dans le sens inverse: même leur proposition de constitution québécoise ressemble à une manière détournée d’adhérer au Canada trudeauiste de 1982.

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