L’ancienne belle-sœur de Gilbert Rozon a raconté le «cauchemar» subi en 1995, alléguant avoir été violée par l’ex-magnat de l’humour au musée Juste pour rire.
Martine Roy est la dernière des neuf femmes qui poursuivent Gilbert Rozon pour 14 M$ à témoigner mercredi au palais de justice de Montréal. Dans le cadre de leur poursuite civile, elles tentent de démontrer une preuve de faits similaires.
À l’époque, le fondateur de Juste pour rire était le conjoint de Danielle Roy, la sœur de Martine. Le couple a été ensemble pendant 30 ans, jusqu’en 2016, et a eu trois enfants.
Dans les années 1990, Martine Roy était à l’emploi du musée Juste pour rire à Montréal. À un certain moment, Gilbert Rozon aurait demandé à lui parler et l’aurait amenée dans une loge du musée.
«Il a barré la porte et très rapidement, il a mis la main sur moi, a baissé mes culottes et m’a pénétré. Il m’a laissée là et il est parti», a raconté d’un trait Mme Roy, précisant avoir dit «non».
Elle a souligné avoir eu «mal au cœur» et s’être sentie «sale et honteuse». Elle s’est ensuite rendue à la salle de bain, voulant se «laver de son sperme» puisqu’elle «savait qu’il avait l’herpès».
Martine Roy a perdu son poste au musée Juste pour rire dans les semaines suivantes.
«Tu m’as violée et en plus tu vas me congédier. Je trouvais ça insensé. Je ne pouvais pas comprendre. Je me sentais comme si quelqu’un essayait de me détruire», s’est indignée celle qui est aujourd'hui militante pour les droits LGBTQ+.
Tentative de baiser
Quelques années auparavant, Gilbert Rozon aurait aussi tenté d’embrasser Martine Roy dans sa chambre d’hôtel du Capitole de Québec, en marge d’un concert de Charles Trenet.
«Je disais aux gens: ne te retrouve pas seule avec lui», a expliqué Mme Roy, qui a fait carrière chez IBM.
Sa sœur Danielle Roy et ses parents n’étaient toutefois pas au courant de ces événements. Lorsque Martine Roy a dénoncé publiquement Gilbert Rozon, sa sœur, qui n’était alors plus avec Rozon lui aurait dit: «Tu as tout gâché, tu as tout détruit».
«Ça a été un film d’horreur à partir de là, ma mère s’est même laissée mourir», a souligné Martine Roy, dont la plainte aux policiers n'a finalement pas mené à des accusations.
Gilbert Rozon s'est même présenté aux funérailles de son ancienne belle-mère après que les allégations de nature sexuelle à son égard eurent été rendues publiques.
«C’était inconfortable. Il était là comme si de rien n’était, comme s’il n’avait rien fait», a soutenu Mme Roy, précisant que l'ex-magnat de l'humour n'avait jamais été «respectueux» avec sa famille.
Il aurait notamment «humilié» la mère de Martine Roy, qui était atteinte d’un cancer de la peau, lors d’un souper familial ou mis le four à «Broil» afin de brûler le repas, a-t-elle énuméré.
À la question «étiez-vous jalouse de votre soeur?» posée par l'avocate de Gilbert Rozon, Me Mélanie Morin, à la toute fin du contre-interrogatoire, Martine Roy a répondu un «non» sans équivoque.
Le procès se poursuit jeudi devant la juge Chantal Tremblay.
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