L’antinationalisme extrémiste est dangereux

Justin Trudeau affirme que le gouvernement du Québec a décidé d’«attaquer les Canadiens anglais» en faisant du français la langue des services de santé. Au sujet d’un article de Mathieu Bock-Côté sur le chef péquiste, le député néo-démocrate Alexandre Boulerice a écrit: «Les années 20 se ressemblent... Les fachos ont juste remplacé les juifs par les musulmans.» Comment expliquer des dérapages aussi dangereux?

Le fait que, au moment d’une élection partielle difficile, le PLC et le NPD soient en perte de popularité dans le Québec des régions et des banlieues les incite sans doute à se concentrer sur leurs franges montréalaises antinationalistes les plus extrémistes. Mais la panique est mauvaise conseillère. En plus de déplaire à une majorité de Québécois, de tels propos sont mensongers et dangereux.

Mensongers, parce que la politique québécoise en matière de langue des services de santé vise à concilier le droit des travailleurs de la santé d’exercer leurs activités en français et celui des anglophones d’obtenir des services de santé en anglais. Mensongers, parce que la situation des musulmans d’aujourd’hui n’a rien à voir avec celle des juifs des années 1920. M. Boulerice devrait savoir que les intellectuels et les politiciens qui sont accusés de haine envers les musulmans sont plus souvent qu’autrement critiques non pas de l’Islam mais de l’islamisme, ce qui fait d’eux les meilleurs alliés des musulmans modérés. D’ailleurs, s’il pense vraiment ce qu’il a écrit, on serait tentés de lui demander de nous dire quel est l’équivalent des attentats du 11 septembre pour les juifs du début du XX^e siècle...

Dangereux, parce que c’est le même genre de propos antinationalistes extrémistes que l’on entendait pendant l’élection de 2012. Quand le PQ sortait pour défendre le français ou la laïcité, des propos haineux le visaient. Le soir de la victoire péquiste, un terroriste est passé de la parole aux actes.