L’annus horribilis de la télévision privée

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Alors que CBC/Radio-Canada se tire bien d’affaire grâce à une injection inattendue de 42 millions $ d’Ottawa, la télévision privée mange ses bas.

Même si TVA continue d’être la chaîne la plus regardée au Québec, 2024 n’en sera pas moins une année noire: 547 postes sont abolis – le tiers des effectifs –, les revenus sont en chute libre, de nouvelles pertes sont à prévoir malgré l’exil du 1600, boulevard De Maisonneuve Est au 4545, rue Frontenac et la mise à niveau de toutes les installations techniques. Ces bouleversements réussiront-ils à remettre TVA sur le chemin des profits? Pierre Karl Péladeau croise les doigts.

BCE, de son côté, a supprimé 4800 emplois à travers le pays, dont plus de 10% à Bell Média. La coupe a sonné le glas de dizaines de bulletins de nouvelles et forcé le remaniement de W5, la plus célèbre émission d’enquête de CTV.

Corus Entertainment, propriétaire du réseau Global et de ses 15 postes de télé, est à bout de souffle et cherche désespérément un sauveur. Ses actions ont perdu 85% de leur valeur et se transigent autour de 20 cents la pièce.

Rogers, qui avait payé 375 millions pour les postes de CityTV en 2007, les revendrait sans doute volontiers. Le réseau a supprimé 60 postes en juin.

Je ne dis rien de TVA Sports dont les déficits sont astronomiques et de RDS qui perdra cette année près de 20 millions, alors qu’elle fut longtemps la chaîne la plus rentable du pays, toutes proportions gardées.

SÉRIES DE PLUS EN PLUS COURTES

Les distributeurs par câble ou par satellite perdent bon an mal an des dizaines de milliers d’abonnés. On délaisse le câble pour ne garder que l’internet et la tendance s’accélère. Quant aux plateformes comme illico, tou.tv et Crave, elles semblent avoir fait leur plein d’abonnés.

Ce lugubre tableau se reflète sur la production d’émissions. Elle a diminué de 13% cette année et les séries sont de plus en plus courtes. Au moment où j’ai commencé à écrire pour la télévision, dans les années 1950, elles étaient toujours de 39 épisodes par saison. Elles étaient de 24 épisodes par saison au début du millénaire, mais ne sont plus que de six à neuf épisodes par saison. À l’exception des 236 épisodes de Stat et des 120 d’Indéfendable, mais leur survie est loin d’être assurée.

LES GÉANTS GAGNENT DU TEMPS

À la suite de l’adoption des lois sur la diffusion continue et sur les nouvelles en ligne – que les conservateurs menacent toujours de rescinder une fois au pouvoir –, entre 15 à 20 millions $ de redevances des plateformes étrangères doivent aller à la production de contenu canadien. C’est 15 à 20 fois moins que les sommes que perdent annuellement nos chaînes de télévision à cause des géants du numérique.

Comme si notre télévision n’avait pas besoin d’un urgent coup de main, si faible soit-il, Netflix, Disney, Paramount et cie ont porté en appel devant la cour fédérale l’obligation de redevances que leur impose le CRTC. Encore du temps de gagné.

Bonne année quand même, chers téléspectateurs!

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