L’annus horribilis de François Legault

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La CAQ étant plombée depuis 2023 par des sondages catastrophiques, la dernière année de François Legault au pouvoir s’annonce brutale pour lui. Déjà que la confiance entre le premier ministre et l’électorat est brisée.

Dans l’espoir de remonter la pente, son entêtement à confronter certains groupes, dont les «syndicats» de médecins, comme il les appelle, prend aussi la forme d’un boomerang.

Sa loi spéciale adoptée sous bâillon vise une modification nécessaire du mode de rémunération des médecins. Le problème de fond est qu’elle exige d’eux un niveau de «performance» impossible à atteindre dans un réseau où les ressources manquent partout.

Sans compter des pertes possibles de revenus et l’imposition hallucinante d’un lourd contrôle bureaucratique sur la pratique médicale au Québec. C’est pourquoi autant de médecins sonnent l’alarme.

Plusieurs d’entre eux, si le gouvernement ne modifie pas sa loi, songent même à quitter le Québec. Pour les patients, ce serait un drame.

Le premier ministre et son ministre Christian Dubé refusent pourtant d’entendre raison. Jeudi, cette crise majeure a donc frappé au cœur du gouvernement.

Une lettre cinglante

Aux côtés d’un François Legault durement éprouvé, le Dr Lionel Carmant, ministre des Services sociaux, son ami de longue date et un des fondateurs de la CAQ, annonçait qu’il quitte le caucus caquiste et son ministère pour siéger comme député indépendant.

La veille, dans les pages du Devoir, Laurence Carmant, elle-même médecin et la fille de Lionel Carmant, publiait une lettre cinglante de lucidité.

Disant penser elle aussi à quitter le Québec, elle dénonçait durement la loi spéciale caquiste et un système de santé «profondément brisé» qui, contrairement à l’Ontario, empêche les médecins d’ici d’être plus productifs.

Cette lettre était d’office une bombe nucléaire politique. Primo, parce qu’elle reprend les critiques émises par de nombreux médecins et experts, dont ceux mandatés par le ministre Dubé lui-même.

Deuxio, parce que ce système «brisé», la CAQ n’a pas su le réparer. Tertio, parce qu’elle vient de la fille d’un ministre également médecin et ami proche du premier ministre. La tempête parfaite, quoi.

Une responsabilité solennelle

Une telle combinaison ne pouvait que paver la voie à la démission de son père, lui-même absent lors du vote sur la loi spéciale.

Même si les deux événements sont de nature différente, la démission de Lionel Carmant finira-t-elle par avoir le même effet sur M. Legault que la lettre assassine de Chrystia Freeland dénonçant son premier ministre d’alors Justin Trudeau au point de le forcer à démissionner?

Si ce n’est pas le cas, le départ choc de Lionel Carmant fragilise néanmoins le leadership de M. Legault au sein de ses propres troupes.

Au-delà d’une crise politique majeure pour la CAQ, l’essentiel pour la population est cependant ailleurs. Il est dans l’urgence de mettre fin à ce gâchis sur toute la ligne.

Car cette loi spéciale est une erreur dont le risque réel est d’affaiblir encore plus un réseau de santé déjà détraqué.

C’est pourquoi M. Legault serait sage de mettre sa loi sur pause ou d’appeler à un arbitrage non contraignant s’il le faut.

Qu’il parte ou non avant les prochaines élections, il en a la responsabilité solennelle, mais malheureusement, il refuse d’assouplir sa position.

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