Justin Trudeau répète l’erreur de Joe Biden

À moins d’un miracle ou d’un entêtement caricatural, Justin Trudeau va partir. La question est maintenant de savoir quel jour, à quelle heure et sous quel prétexte officiel. Tout l’automne, il a marché sur un fil de fer, au retour des Fêtes, même ce fil est cassé. 

Le caucus des députés libéraux de l’Atlantique demande son départ. Le caucus de l’Ontario souhaite la même chose. Et maintenant, le caucus du Québec a rejoint le mouvement. Il reste l’Ouest canadien... la région où son parti n’a qu’une poignée de députés.

En gros, les carottes sont cuites dans son propre parti. Je ne vous ferai pas croire que tous les députés font leur choix en fonction de l’intérêt supérieur du pays. Mais à ce point, ils se sentent tous condamnés à la défaite dans leur circonscription avec Trudeau comme chef. Simple, clair et cruel.

Appuis anéantis

Justin Trudeau est aussi condamné par les sondages. Présentement, le Parti libéral a beaucoup plus de chances de finir troisième derrière le NPD que de devancer les conservateurs pour la victoire. Dans toutes les parties du pays, les électeurs souhaitent son départ depuis des mois et cela se reflète dans l’appui anémique au Parti libéral. Chaque mois, les libéraux pensent avoir touché le fond, mais ça descend toujours.

Justin Trudeau a aussi perdu la capacité de sauver les meubles à la Chambre des communes. Son allié des trois dernières années Jagmeet Singh a été très clair juste avant Noël: lui aussi compte désormais faire tomber le gouvernement à la prochaine occasion.

Toutes les portes se referment et Justin Trudeau va devoir partir. Comme Joe Biden l’été dernier, il sera poussé à la porte par son parti. Les raisons sont différentes: personne ne remet en question la vigueur physique et intellectuelle de monsieur Trudeau. Mais les deux se sont accrochés au pouvoir contre l’avis général, les deux se sont accrochés au pouvoir en niant l’évidence.

Biden

Justin Trudeau aura commis la même erreur que Joe Biden quelques mois plus tard: quitter son poste si tard que son parti n’a plus aucun temps pour préparer la succession. Pas le temps de procéder à une course en bonne et due forme pour choisir la candidature la plus forte. Pas le temps pour le nouveau candidat de préparer son équipe et son programme.

Kamala Harris a été choisie en vitesse et lancée dans la mêlée sans réelle préparation. Elle a été désignée moins de quatre mois avant le jour du vote. La situation pourrait être encore pire au Parti libéral du Canada.

Imaginons que Justin Trudeau démissionne au cours des deux prochaines semaines, ce qui est le plus probable, nous serons à quelques semaines d’une campagne. Même en jouant sur la procédure parlementaire, le gouvernement devra faire face à un vote d’ici mars ou avril sur les crédits budgétaires.

Trudeau répète l’erreur Biden... avec un grand danger pour le Parti libéral.