Caroline Darian, la fille de Gisèle Pelicot, a déclaré à la BBC que son père méritait de «mourir en prison», après sa condamnation à 20 ans de réclusion pour avoir drogué sa femme pour la violer et la livrer à des dizaines d’inconnus dans le sud de la France.
«Il devrait mourir en prison, c’est un homme dangereux», a-t-elle dit lors de cet entretien qui sera diffusé lundi soir sur BBC Two, le premier depuis la fin du procès historique de Mazan à Avignon le 19 décembre 2024.
Caroline Darian, 46 ans, a redit sa conviction d’avoir elle aussi été victime de son père, après avoir vu des photos d’elle inconsciente, allongée sur un lit dans des sous-vêtements qu’elle ne reconnaît pas.
«Je suis convaincue que j’ai été droguée pour être violée [...], mais je n’ai aucune preuve. [Dominique Pelicot] a toujours nié, mais il a donné des versions différentes à chaque fois», a-t-elle regretté.
Aujourd’hui, elle décrit son père comme «l’un des pires prédateurs sexuels des 20 ou 30 dernières années» et a écrit un livre détaillant le traumatisme de sa famille, intitulé Et j’ai cessé de t’appeler papa.
Lors du procès de Mazan, qui a eu un impact dans le monde entier, 51 hommes ont été reconnus coupables et condamnés pour avoir violé Gisèle Pelicot, devenus une héroïne féministe pour avoir notamment refusé le huis clos.
Selon Caroline Darian, cette dernière a eu du mal à accepter l’idée que son ex-mari ait aussi pu avoir agressé sa fille: «Pour une maman, c’est difficile d’intégrer tout ça en une seule fois.»
Le 21 janvier, France 2 diffusera le documentaire Soumission chimique: pour que la honte change de camp, narré par Caroline Darian, qui est devenue une figure de proue de la lutte contre ce fléau.
Lors du procès, dont elle dit être «la grande oubliée», elle avait eu un face-à-face violent avec son «géniteur», sommé de «dire la vérité» à son sujet.
«Tu mourras dans le mensonge! Seul, seul dans le mensonge, Dominique Pelicot!», avait-elle lancé après qu’il ait une nouvelle fois nié.
Ce dernier a accepté sa sanction et ne fera pas appel, contrairement à 17 des autres accusés condamnés.
«Quand je regarde en arrière, je ne me rappelle pas vraiment le père que je croyais qu’il était. Je vois directement le criminel sexuel», a déclaré Caroline Darian à la BBC.
«Je pense qu’il y a deux Dominique qui coexistent en lui, et il a décidé de choisir le côté obscur. Je ne sais pas si c’est un monstre, mais il savait parfaitement ce qu’il faisait. Il n’est pas malade», a ajouté sa fille.