Il reste une bonbonne d’oxygène à Justin Trudeau

Un autre mauvais sondage pour Justin Trudeau. Même ses compatriotes québécois pensent en majorité qu’il devrait partir. Même parmi ceux qui disent appuyer le Parti libéral du Canada, un sur cinq ne croit plus en lui. L’insatisfaction envers son gouvernement demeure très élevée.

À première vue, le portrait paraît décourageant pour l’actuel premier ministre. Cependant, lorsqu’on commence à décortiquer les détails de ce sondage, on finit par trouver des nouvelles positives pour Justin Trudeau.

Comprenons-nous bien: lorsque je parle de nouvelles positives, je ne parle pas d’appeler René Simard pour entonner La vie chante! Je parle de trouver, pour un politicien qui passe un mauvais quart d’heure dans les bas-fonds, une dernière bonbonne d’oxygène pour survivre en attendant des jours meilleurs.

Précisons une chose: ce sondage nous rapporte l’opinion des Québécois en matière de politique fédérale. Le Québec compte pour 78 des 338 sièges à la Chambre des communes. Ce n’est pas suffisant pour gagner. C’est néanmoins une bonne base politique.

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Moins pire au Québec

Constat général: malgré les chiffres assez inquiétants, Trudeau est en bien moins mauvaise posture au Québec que dans l’ensemble du Canada. Il semble avoir gardé avec le public québécois un lien privilégié qui n’existe plus du tout ailleurs au Canada.

Je décortique des données du sondage. Regardons d’abord la donnée fondamentale: les intentions de vote. Le Parti libéral est vraiment dans la course. À 27%, il arrive seulement deux points derrière le Bloc et quatre points devant les conservateurs.

Le parti de Trudeau est tout à fait compétitif dans le cadre d’une lutte à trois. Tout est possible. Dans le grand Montréal, le Parti libéral domine toujours. Ce portrait électoral n’a rien à voir avec ce qui se produit ailleurs au Canada, où le Parti libéral traîne de la patte, souvent très loin derrière les conservateurs.

Autre donnée rassurante pour Justin Trudeau, il est toujours perçu par les Québécois comme le meilleur candidat disponible au poste de premier ministre du Canada. Pierre Poilievre se retrouve deux points derrière lui. Après neuf ans de pouvoir, ce n’est pas si mal.

Insatisfaits, mais...

Le taux de satisfaction envers son gouvernement est à 36% et l’insatisfaction, à 57%. Pas très bon, soit. Quand même, la satisfaction a grimpé de 5% durant l’été. Le portrait aujourd’hui est moins sombre qu’en juin.

On compte 36% d’électeurs satisfaits, cela correspond exactement au pourcentage de ceux qui veulent le voir rester. Et 47% croient plutôt que l’heure est venue pour lui de laisser sa place. Même ce chiffre cruel peut être interprété positivement. D’abord, il y a moins de gens qui veulent le voir partir ici qu’au Canada anglais.

Puis notons que le 36% d'électeurs satisfaits peut lui revenir au complet. Alors que les 47% qui le rejettent se divisent entre bloquistes, conservateurs et néo-démocrates. C’est jouable.

Mince consolation, malgré les mauvais chiffres, le Québec demeure le dernier espoir, la dernière bouée politique restant à Justin Trudeau, pour espérer survivre et se relancer.