Il n’y en a pas deux comme Davis Alexander

Les Alouettes ont leur billet pour la finale de l’Est contre les Tiger-Cats de Hamilton. Mais il leur a fallu puiser au fond de leurs ressources pour venir à bout des Blue Bombers de Winnipeg en demi-finale.

La troupe de Jason Maas a disputé un match en deux temps. À la demie, les choses auguraient bien, très bien même. Davis Alexander faisait son spectacle et les points s’accumulaient pour les siens.

La défensive accomplissait du bon boulot. La confiance était palpable. 

Les Alouettes détenaient une avance de 19 points face à une équipe qui semblait avoir fait son temps, après cinq participations consécutives au match de la Coupe Grey.

Du meilleur au pire

Mais au troisième quart, cependant, les Alouettes n’avaient plus rien de la belle équipe que l’on avait vue au cours des deux premiers quarts.

Tout allait de travers.

Pour leur part, les Blue Bombers avaient l’air d’une équipe fraîchement sortie de la Fontaine de Jouvence. Soudainement, le froid s’est fait sentir au stade Percival-Molson.

Les Alouettes n’avaient toutefois pas dit leur dernier mot. Ils sont revenus en force pour aller chercher la victoire dans un match fertile en émotions.

Au final, les spectateurs ont eu droit à un spectacle des plus divertissants.

Alexandre! Alexandre! Alexandre!

Le match terminé, Alexander était à l’entrée du vestiaire des Alouettes à signer des autographes pour des jeunes qui prenaient place dans les gradins.

Tout près de là, un autre jeune homme qui se tenait derrière un cordon de sécurité sur le terrain, tentait d’attirer l’attention d’Alexander qui venait de remporter une 12e victoire en autant de départs chez les professionnels.

«Alexandre! Alexandre! Alexandre! Alexandre! Alexandre!», criait-il en interpellant le quart invincible en français.

Alexander s’est finalement tourné vers le jeune qui fixé l’image de son cellulaire en direction de son idole. Davis a souri, mais il a fait mieux que ça. Il s’est avancé vers son admirateur afin de lui permettre de le photographier de près.

Il venait de faire la journée d’un garçon qui va conserver sa photo toute sa vie.

En franchissant les portes du vestiaire, il a remercié en français la gardienne de sécurité qui se trouvait là.

Il est comme ça, Davis. Il est d’une grande gentillesse avec tout le monde.

«On est chanceux de l’avoir!» de s’exclamer Danny Maciocia, qui était sur son départ.

Une personne exceptionnelle

Le directeur général des Alouettes et son entraîneur-chef Jason Maas savaient ce qu’ils faisaient quand ils ont libéré le vétéran Cody Fajardo à la fin de la saison dernière pour lui confier les rênes de l’attaque de leur équipe.

Alexander est vraiment un athlète et un être exceptionnel.

Lui arrive-t-il de se demander ce qui lui arrive? Se pose-t-il la question à savoir pourquoi il gagne tout le temps?

À ces deux questions, il a livré ses états d’âme pendant deux minutes.

«Je vais répondre le plus humblement possible, a dit Alexander d’entrée de jeu.

«Je suis bâti pour ce travail et pour la Ligue canadienne. Je suis bâti pour le poste de quart des Alouettes de Montréal. Mes valeurs reposent sur tout ce que j’ai appris à l’école et dans la vie.»

Issu de la bonne école

Et encore?

«Quand j’étais petit, j’ai appris les vertus du travail et de la ténacité de mon père, de ma belle-mère et de mon frère, a-t-il continué.

«J’avais tout ça en moi au high school , mais pas au collège.»

Son père est décédé d’un cancer du poumon, l’an derniert. Il n’avait que 56 ans. Pas une journée passe sans qu’Alexander pense à lui et aux enseignements qu’il lui a légués.

C’est alors que l’athlète de 28 ans a parlé des Alouettes.

«C’est merveilleux de voir que chaque joueur de notre équipe croire que nous avons des chances de gagner à tous les matchs, a-t-il ajouté.

«Nous observons cette philosophie depuis 2023. Cody Fajardo y est pour beaucoup là-dedans. C’est un compétiteur. Notre approche ne changera jamais.»

Les prévisions donneront vraisemblablement les Tiger-Cats comme gagnants, samedi prochain. Mais après avoir entendu Alexander, je ne parierais pas là-dessus. Ce type-là n’est pas ordinaire.