Hydro-Québec: l’opposition dénonce, mais n’offre aucune solution

La semaine dernière a été marquée par la démission de Pierre Fitzgibbon, et ce alors que la question des hausses tarifaires est sur toutes les lèvres. 

D’un côté, il y a les arguments de la raison, de la science et des chiffres, que Pierre Fitzgibbon a souvent défendus avec force. Pour lui, il est impératif, voire inévitable, d’envisager une augmentation des tarifs d’Hydro-Québec pour la clientèle résidentielle, et ce pour assurer la pérennité du réseau et faire face aux investissements à venir.

La politique

De l’autre côté, le premier ministre Legault semble naviguer dans des eaux plus troubles, tiraillé entre les impératifs électoraux. Il s’est engagé à ne pas augmenter ces tarifs de plus de 3% d’ici la fin de son mandat, une promesse qui résonne comme un gage de protection pour les citoyens, mais qui, selon les experts, pourrait compromettre l’avenir énergétique du Québec.

C’est dans ce contexte que les libéraux flairent une opportunité politique. En exploitant la divergence de positions entre Pierre Fitzgibbon et le premier ministre, ils cherchent à affaiblir François Legault en le présentant comme un politicien opportuniste, prêt à faire des promesses électoralistes au détriment de la vérité, tandis que Pierre Fitzgibbon, lui, serait porteur d’un discours plus réaliste, plus honnête.

Mais encore?

Si les libéraux s’attaquent au gouvernement Legault avec virulence, ils n’ont pas pour autant de vision claire à proposer en échange. Que ferait le Parti libéral si, par miracle, il remportait les élections de 2026? Suivraient-ils les recommandations des experts, en augmentant les tarifs pour préparer l’avenir, quitte à s’aliéner une partie de l’électorat? Ou choisiraient-ils de maintenir ces tarifs artificiellement bas, au détriment des besoins énergétiques du Québec, pour des raisons purement politiques?

Une règle de base en politique est qu’on attaque un adversaire sur un enjeu que si l’on est capable de proposer une alternative claire. Reprocher au premier ministre un manque de transparence et d’honnêteté, tout en refusant de dévoiler ses propres intentions, c’est l’hôpital qui se moque de la charité. Si les libéraux veulent réellement s’imposer comme une alternative crédible, il leur faudra faire preuve de plus de courage et de clarté.