Happé à mort dans Lanaudière: le passionné de 71 ans tentait toujours de surpasser son record personnel à vélo

Un passionné de vélo, qui tentait à 71 ans de surpasser son record personnel de plus de 6000 km parcourus en un été, a péri après avoir chuté devant un véhicule en raison du mauvais état de la chaussée sur une route de Lanaudière.

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C’est à tout le moins l’hypothèse retenue par la Sûreté du Québec (SQ), qui a enquêté sur la cause et les circonstances de la mort de Pierre Morel, le 4 août dernier, sur la route 138, à la hauteur de Saint-Barthélemy.

Il n’y a toutefois pas de voie d’accotement, du côté où le septuagénaire circulait.

«Le cycliste expérimenté a perdu le contrôle de son vélo au moment où le véhicule allait le dépasser, probablement dû à un mauvais état de la chaussée», indique Éloïse Cossette, sergente à la SQ.

Éviter l’orage

Ironiquement, le résident de Berthierville qui rentrait chez lui après une sortie solo aurait pris cette route afin d’éviter un orage, croit l’une de ses trois filles, Marie-Ève.

«En général, il choisissait son chemin [en fonction de la sécurité]. Mon père était prudent. Il ne faisait pas de folies», assure la femme de 39 ans.

Or, ce jour-là, vers 14h30, un automobiliste de 77 ans circulant dans le même sens est arrivé à la hauteur du cycliste, qui aurait vraisemblablement fait une chute.

C’est à ce moment qu’il l’aurait heurté. M. Morel a rendu l’âme sur place.

«Mon père n’avait pas fini sa vie. Il lui restait plein de belles années», s’attriste M^me Morel. 

«On ne comprend pas comment la collision peut être arrivée en plein jour sur une ligne droite. On se pose beaucoup de questions», affirme l’enseignante.

Celle-ci rappelle que les automobilistes doivent garder une distance de 1,5 m avec les cyclistes dans une zone où la vitesse est de plus de 50 km/h.

Le bon vin

Par ailleurs, M^me Morel décrit son père, un retraité aussi devenu grand-père d’une petite-fille au cours des dernières années, comme un sportif passionné.

«Il avait deux passions: le vélo et le ski de fond, raconte-t-elle. Il voulait encore battre son record, à son âge. Il roulait entre 5000 et 6000 km par été.»

«C’était une personne bien simple, un bon vivant qui aimait boire du vin», tient-elle à rappeler, le sourire dans la voix, à propos du défunt.

Une arme

La mémoire de M. Morel doit être honorée samedi prochain à l’endroit précis où a eu lieu le drame, près de la montée Ouest.

Un vélo «fantôme», peint en blanc, devrait y être installé afin de susciter la réflexion.

«Les vélos ont le droit d’être là [sur les routes], déplore Marie-Ève Morel. J’ai l’impression que les gens ne s’en rendent pas compte quand ils prennent le volant d’une voiture. C’est une arme.»

«Quand tu vois un vélo... ralentis! C’est juste de penser aux autres», conclut-elle.

Un coroner se penchera également sur les causes et les circonstances de ce triste événement.

–Avec Frédérique Giguère