Les employeurs du Québec ne pourront plus exiger un papier du médecin pour une absence de trois jours ou moins à compter du 1er janvier, mais ceux-ci pourront tout de même vous demander certains documents.
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Aussi, vos patrons ne pourront plus réclamer un certificat médical pour une absence de 10 jours par année pour s’occuper d’un enfant ou d’un membre de la famille.
Afin de mieux connaître les documents qu’ils pourront vous demander à partir de la nouvelle année, une experte en ressources humaines indique ce qu’il faut savoir.
Que peut-on me demander?
Votre employeur peut simplement vouloir des preuves que votre enfant, votre membre de la famille ou vous êtes réellement malades.
«Ça peut être un coupon de stationnement [d’une clinique], par exemple, a mentionné Annie Boilard, spécialiste en ressources humaines et présidente du Réseau Annie RH, en entrevue au Québec matin, mardi. Ça peut être un reçu d’une pharmacie pour des produits de sirop ou contre la grippe.»
Elle rappelle qu’un papier du médecin peut être tout de même demandé si un travailleur s’absente pour au moins quatre jours.
S’adapter dans l’organisation de l’entreprise
Annie Boilard ne pense pas que ces changements sont synonymes d’une mauvaise nouvelle pour les patrons.
«En général, l’employeur est content parce qu’on fait confiance à nos employés, a-t-elle affirmé. Les gens veulent bien travailler et faire une bonne performance au travail.»
Elle est ainsi convaincue que la majorité des salariés prennent uniquement des congés de maladie lorsqu’ils sont vraiment malades.
«J’ai une gastro et la troisième journée, il fallait courir au bureau pour obtenir un billet du médecin, a-t-elle évoqué comme exemple. C’était très complexe. On n’avait pas besoin de ça, donc, d’un côté, c’est très positif.»
L’enjeu principal réside toutefois dans la mince portion d’employés qui tenteraient de profiter du système au maximum.
«Ce sont des exceptions, a-t-elle mentionné. Mais l’employeur vient de perdre un levier pour encadrer la performance de travail.»
Des répercussions seront à prévoir au sein de l’organisation d’une entreprise. Les gestionnaires devront, entre autres, modifier leurs politiques internes.
«Il y a des conventions collectives qui vont être mises à jour pour refléter cette nouvelle réalité», a précisé Mme Boilard.
D’autres modifications de la loi à connaître
Ces changements prévus pour le 1er janvier sont en fait des modifications du projet de loi 68, qui vise à réduire la charge administrative des médecins.
L’interdiction de demander un billet médical s’applique dans les cas de maladie, mais aussi de don d’organes pour une greffe, d’accident, de violence conjugale et de violence à caractère sexuel dont la personne est victime, a indiqué la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) sur son site internet.
La loi limite également le droit des assureurs, a ajouté la FMOQ. Voici ce qu’ils n’auront plus le droit de faire:
- Exiger une ordonnance d’un médecin pour le remboursement du coût des soins des professionnels de la santé;
- Imposer des visites à une certaine fréquence pour garder les avantages d’une assurance;
- Exiger l’utilisation d’un formulaire spécifique pour obtenir des renseignements médicaux concernant un assuré.
Rappelons que les élèves qui s’absentent de l’école pour une durée de cinq jours et moins n’ont plus à obtenir un papier du médecin, à l’exception des périodes d’examens du Ministère.
«Tout ça va être épargné maintenant», a indiqué Annie Boilard.
Voyez l’entrevue intégrale dans la vidéo ci-dessus.