EN VIDÉO | Des commandos israéliens détruisent une usine de missiles iraniens en Syrie

L’armée israélienne a dévoilé, jeudi, les images d’une opération particulièrement audacieuse menée par ses forces spéciales en plein cœur de la Syrie en septembre dernier. 

L’opération – baptisée à l’interne «Opération à plusieurs voies» (“Operation Many Ways”), selon le Times of Israel – a été menée par 120 commandos, dont la majorité au sein de l’unité Shaldag, une troupe d’élite de la Force aérienne et spatiale israélienne (IAF).

Leur objectif: détruire l’usine souterraine de fabrication de missiles iraniens nommée «Niveau profond» (“Deep Layer”) située dans la région de Masyaf en Syrie, à quelques kilomètres à l’ouest de la ville de Hama.

À l’époque, le régime de Bashar al-Assad, étroitement lié à l’Iran, était toujours au pouvoir en Syrie.

L’ancien président syrien avait permis aux forces iraniennes d’utiliser le site pour fabriquer et livrer des armes au Hezbollah, au Liban.

Tsahal, l’armée israélienne, a déclaré que l’endroit était un «projet phare» de l’Iran pour armer la milice libanaise, d’après ce que rapporte le média israélien.

«Opération à plusieurs voies»

Dans la soirée du 8 septembre 2024, alors qu’un ennemi d’Israël tirait toujours les ficelles en Syrie, 100 soldats d’élite du Shaldag accompagnés de 20 membres de l’Unité 669, une autre force spéciale experte dans les missions de combat de recherche et de sauvetage (Combat search and rescue), sont montés à bord de quatre gros hélicoptères de transport et ont pénétré la frontière syrienne.

Le site du Centre d’études et de recherche scientifiques (CERS) – l’objectif de la mission – se situait à plus de 200 kilomètres au nord de la frontière israélienne et à environ 45 kilomètres de la côte occidentale de la Syrie.

Les quatre aéronefs, accompagnés de deux autres hélicoptères de combat, ceux-ci capables d’offrir un appui aérien rapproché, ont survolé la mer Méditerranée au large des côtes du Liban avant de bifurquer vers la Syrie.

En tout, ce sont 21 avions de chasse, cinq drones et 14 avions-espions qui ont été mobilisés pour appuyer l’opération. Une trentaine d’autres appareils sont également restés à disposition en Israël pour être prêts à intervenir si l’opération venait à tourner au vinaigre.

Mission de 2h30

Une fois au-dessus du territoire syrien, les six hélicoptères ont volé à très basse altitude pour échapper aux radars et aux systèmes de défense antiaérienne.

Le voyage de la côte jusqu’aux installations du CERS a duré 18 minutes.

Au même moment, pour masquer le déplacement des unités spéciales, l’IAF, en collaboration avec la marine israélienne, a procédé à plusieurs bombardements en Syrie.

Une fois déposés sur le site, les commandos ont pris 50 minutes pour forcer l’une des trois entrées fortifiées de l’usine souterraine. Il s’agissait là de l’un des plus gros défis de l’opération.

À l’intérieur, des soldats ont fixé de nombreux explosifs – environ 300 kilos – dans le centre construit en forme de fer à cheval. Pendant ce temps, plusieurs autres surveillaient l’arrivée de renforts syriens à l’extérieur.

Indemne

Une fois les explosifs installés, les commandos ont été évacués par les hélicoptères de transport qui s’étaient envolés vers d’autres positions en attendant que les soldats exécutent leur mission.

Ils ont ensuite fait détoner les bombes. L’énorme explosion a été ressentie par certains soldats présents lors de l’opération comme «un mini-tremblement de terre».

La mission aura duré près de 2 heures 30. L’armée israélienne a estimé qu’une trentaine de gardes et de soldats syriens ont été tués. De leur côté, aucun commando du Shaldag ou de l’Unité 669 n’ont été blessés.

Depuis, le Tsahal confirme que le site n’est plus utilisé. L’Iran se serait d’ailleurs retiré complètement de la Syrie après la chute du régime de Bashar al-Assad.

Voyez les images captées par les soldats dans la vidéo principale.