La femme fauchée par un poids lourd sous les yeux de son conjoint en Montérégie la semaine dernière se remettait difficilement de la mort récente de leur poupon trois semaines après sa naissance.
«Un bête accident», constate Yannick Breton, qui doit maintenant porter le fardeau d’un double deuil à la suite du décès tragique de sa conjointe, Jessy Delorme
«Une rechute dans la consommation d’alcool à la suite de la mort de notre fils» pourrait expliquer l’accident, avance l’homme de 48 ans.
Le 21 août, les fiancés revenaient d’un après-midi de pêche, voulant se changer les idées. Mme Delorme «avait eu une mauvaise journée», explique M. Breton.
La dame de 35 ans avait bu. Trop. Sur le chemin du retour, elle a voulu sortir du camion pour recouvrer ses esprits. Au moment de retourner vers le véhicule, «elle n’a pas regardé des deux côtés» avant de traverser la route 133, à Saint-Sébastien.
C’est à ce moment qu’elle a été percutée par un poids lourd dans une zone de 90 km/h. «J’ai sauté dans le fossé pour essayer de la sauver», se souvient son conjoint.
En vain, car Jessy Delorme a succombé à ses blessures à l’hôpital.
Un coup de foudre
«Elle était pétillante, toujours prête à venir en aide aux autres», se remémore-t-il.
S’étant rencontrés grâce au «hasard des réseaux de rencontre», Yannick et Jessy ont eu un coup de foudre, raconte M. Breton.
La serveuse de profession et le mécanicien ont rapidement emménagé ensemble à Saint-Alexandre. Chacun ayant deux enfants issus de relations antérieures, ils formaient une famille recomposée.
Ensembles depuis 14 mois à la mort de Mme Delorme, les tourtereaux planifiaient des vacances et un mariage en 2025.
«On voulait avoir un enfant à nous deux», se désole le veuf.
Sur le chemin de la guérison
«Elle n’a pas eu une vie facile», explique l’homme de 48 ans, mais «elle travaillait fort pour s’en sortir. Elle aspirait à une vie meilleure.»
Car, dans la famille de la défunte, l’alcoolisme est une maladie qui s’est transmise de génération en génération, dit-il. En janvier dernier, elle perdait sa sœur aux mains d’une maladie du foie causée par ses problèmes de consommation.
Malgré le deuil de leur fils Benjamin et la rechute de la maman, «on se tenait solide», assure M. Breton.
La maman était de plus en plus en paix, croit-il, se basant sur des lettres qu’elle écrivait à son défunt bébé.
En congé de maladie pour se remettre du deuil de leur fils, Mme Delorme allait régulièrement aux réunions des Alcooliques anonymes et avançait sur le chemin de la guérison, souligne son conjoint endeuillé.
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