Des causes judiciaires qui mériteront votre attention en 2025

L’année 2024 s’est avérée occupée dans les palais de justice, avec de multiples condamnations de meurtriers, de voleurs de voitures ou encore de fraudeurs qui continuent à s’en prendre aux simples citoyens, malgré des sentences de plus en plus sévères. Et l’année qui s’en vient s’annonce tout aussi prolifique, avec des procès qui ne manqueront pas de fasciner nos lecteurs. Nous vous proposons une sélection des causes que vous pourrez suivre dans votre Journal.

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De la LNH aux tribunaux

D’anciens joueurs de la Ligue nationale de hockey passeront le mois d’avril dans une salle d’audience de London, en Ontario, où ils subiront leur procès en lien avec un viol collectif commis en 2018, à l’époque où ils jouaient pour Équipe Canada junior.

Dillon Dube, Cal Foote, Carter Hart et Alex Formenton sont accusés d’agression sexuelle, tandis que Michael McLeod est en plus accusé d’avoir aidé une autre personne à commettre l’infraction.

Les crimes allégués seraient survenus dans une chambre d’hôtel de London, à la suite d’un gala soulignant leur conquête de la médaille d’or au Championnat du monde de hockey junior de l’hiver précédent.

Les cinq joueurs ont été largués par leurs équipes respectives à la suite de leur mise en accusation. Dubé et McLeod s’étaient exilés dans la Ligue continentale de hockey (KHL), mais ce dernier a depuis été libéré de son équipe du circuit russe.

Des réponses que tous attendent

Pourquoi un chauffeur d’autobus aurait foncé dans la Garderie Éducative Ste-Rose, tuant dans sa course folle deux enfants et en blessant six autres ?

Les réponses pourraient survenir dès le mois d’avril, quand Pierre Ny St-Amand commencera à subir son procès, au palais de justice de Laval, pour ses crimes qui seraient survenus le 8 février 2023.

St-Amand, un chauffeur de la Société de transport de Laval âgé de 52 ans, avait causé la stupeur, et tous se demandent encore pourquoi il se serait ensuite dénudé pour finalement être maîtrisé par des parents sur place.

Son état mental sera assurément scruté à la loupe à son procès sous une dizaine d’accusations, entre autres de meurtres prémédités. St-Amand avait fait l’objet d’une évaluation psychiatrique par les experts de l’Institut Philippe-Pinel, mais les résultats ne seront pas dévoilés d’ici là.

L’heure de vérité pour Gilbert Rozon

Sept ans après le scandale qui l’a fait tomber dans l’opprobre et forcé à vendre son joyau, Juste pour rire, Gilbert Rozon devrait savoir cette année s’il devra verser des millions aux femmes qui l’accusent d’avoir été un prédateur sexuel.

Le procès civil a commencé en décembre et plusieurs victimes alléguées de Rozon, dont la réalisatrice Lyne Charlebois et la comédienne Patricia Tulasne, ont témoigné en expliquant les agressions qu’elles auraient subies aux mains du magnat déchu de l’humour.

Regroupées autour du collectif Les Courageuses, les femmes avaient intenté une action collective contre Rozon, mais la Cour d’appel avait tranché qu’elles devaient le poursuivre individuellement, ce que plusieurs ont fait.

Les procédures se poursuivront au début de 2025, avec un verdict prévu au cours de l’année.

La pire des sentences pour le pire des violeurs?

Les crimes du «violeur de Tinder» donnent froid dans le dos, au point qu’une de ses 13 victimes souhaite de tout cœur qu’il «pourrisse en prison».

Samuel Moderie, 29 ans, rencontrait ses victimes en ligne la plupart du temps. Après avoir gagné leur confiance, il les droguait afin de les violer, tout en filmant les scènes toutes plus dégradantes les unes que les autres.

«Je n’ai commis aucun crime, et pourtant j’ai reçu une sentence à vie», avait dit une victime.

Face à ces crimes, la Couronne a réclamé la pire des peines possibles, soit 25 ans de pénitencier. Moderie, qui espère s’en sortir avec 15 ans derrière les barreaux, sera fixé sur son sort dès janvier.

Encore un coach devant les tribunaux

L’épidémie de coachs abuseurs s’est poursuivie dans les dernières années avec des arrestations à la pelle. Mais si plusieurs préfèrent tout avouer, quitte à écoper de la prison, le coach déchu Robert Luu compte bien se défendre à la cour.

Luu, 34 ans, subira donc un procès dès janvier, sous des accusations de contacts sexuels et d’agression sexuelle contre une mineure. À l’époque des faits, de 2014 à 2017, Luu coachait une des équipes féminines de l’école secondaire Saint-Laurent, dans l’arrondissement du même nom.

Deux autres entraîneurs de cette école qui avaient été visés dans l’enquête, Daniel Lacasse et Charles-­Xavier Boilard, seront également fixés sur leur sort durant l’année.

Des proches de victimes qui attendent

En août 2021, Manon Savoie était allée dans un centre commercial de Saint-Hyacinthe afin de faire changer la pile de sa montre. La sexagénaire a toutefois eu le malheur de croiser le chemin d’un criminel, qui l’a poignardée à mort.

La police avait rapidement arrêté Marc-André Houle, un ancien espoir du baseball majeur, âgé de 46 ans, qui venait de terminer une thérapie de six mois pour toxicomanie.

Sauf que depuis, le dossier traîne et le procès n’arrête pas d’être reporté, au grand dam des proches de la victime.

«C’est décourageant de toujours remettre et remettre le dossier», avait confié au Journal Yves Boulay, le conjoint de la victime.

Le procès pour meurtre au premier degré prévu en 2024 ayant été annulé, il ne serait pas surprenant que la justice fasse tout pour qu’il se tienne finalement en 2025.

Rattrapé par son passé

À 62 ans, Réal Courtemanche est un criminel endurci qui purge présentement une peine à durée indéterminée pour l’un des 80 crimes qu’il a commis durant sa vie adulte.

En mai, il sera toutefois jugé pour le meurtre d’une enfant de 10 ans, survenu en juillet 1994, à Rosemère. Ce jour-là, la petite Marie-Chantale Desjardins était sortie jouer chez une amie, mais elle n’est jamais revenue.

Cette disparition a été inexpliquée pendant près de 30 ans, jusqu’à ce que des avancées technologiques permettent d’amasser de la preuve contre Courtemanche.

La prochaine sera la bonne pour Frank Zampino

L’ex-numéro 2 de la Ville de Montréal, Frank Zampino, reviendra en cour une énième fois dès janvier 2025, afin de subir un nouveau procès pour des actes de corruption qui remontent à deux décennies.

Selon les autorités, Zampino et des complices auraient magouillé afin d’accorder des contrats municipaux en échange de financement politique, ristournes et autres avantages. La fraude s’élèverait à 160 millions $, selon l’Unité permanente anticorruption (UPAC).

Zampino pensait en avoir fini avec la justice quand il avait obtenu l’arrêt des procédures en 2019, mais la Cour d’appel en a décidé autrement. Son nouveau procès devrait durer quatre mois.

Terrifiant féminicide en pleine rue dans le Plateau

Romane Bonnier, une chanteuse et actrice de 24 ans qui avait la vie devant elle, a été poignardée en pleine rue en octobre 2021, causant la stupéfaction. Car non seulement le meurtre serait survenu dans un contexte conjugal, mais l’assaillant se serait ensuite acharné sur le corps inerte de sa victime.

Arrêté sur place, François Pelletier, 39 ans, a été accusé de meurtre au premier degré. Mais son dossier traîne depuis.

«C’est taxant mentalement parce que toutes les fois [...] on se remet dans les émotions, on essaie de penser à ce qu’on va vivre là-bas et puis finalement, on se fait couper l’herbe sous le pied pour recommencer six mois après», a récemment déploré Marilou Bonnier, la sœur jumelle de la victime.

Tous espèrent que le procès se déroulera finalement en 2025, car même si tout est fait pour convenir à l’assassin allégué, les proches des victimes ont au moins le droit de vouloir que justice soit enfin rendue.

Une meurtrière veut une «dernière chance»

La marâtre Stéphanie Meunier purge depuis plus de 15 ans une peine d’emprisonnement à vie, pour le meurtre crapuleux du petit Jérémy Bastien-­Perron, 4 ans.

Incapable de supporter la présence de l’enfant de son nouveau conjoint, la femme l’avait torturé pendant des mois, jusqu’à ce qu’il succombe en décembre 2008.

Condamnée à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 2033, la meurtrière estime avoir changé, si bien qu’elle veut se prévaloir de la «clause de la dernière chance» qui pourrait lui valoir d’être libérée bien plus tôt que prévu. Un juge décidera en janvier si son cheminement justifie une audience devant jury.

La mère de Jérémy, qui voulait s’opposer à toute libération, est décédée d’une maladie durant l’été.