Construction: Québec s’attaque aux condos mal construits

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Le ministre Jean Boulet veut revoir le modèle d’inspection des bâtiments pour éviter aux nouveaux propriétaires le cauchemar des condos avec des vices cachés. 

Le ministre du Travail en fera l’annonce, mardi, lors d’un déjeuner-conférence qui réunira les grands acteurs de l’industrie de la construction, à Montréal.

Pour le moment, seuls les ouvrages neufs de quatre étages et moins sont inspectés systématiquement par un organisme à but non lucratif nommé «Garantie de construction résidentielle» (GCR).

Les grandes tours à condos, elles, ne sont pas assujetties à ce règlement ni obligées de souscrire à une garantie privée. Les acheteurs mécontents doivent donc se tourner vers les tribunaux pour faire valoir leurs droits.

Mais, même là, ils ne sont pas au bout de leur peine, puisque plusieurs promoteurs construisent chaque projet sous l'égide d'une compagnie à numéro, afin de limiter leurs risques financiers.

Et parfois, quand les créanciers se pointent le bout du nez, l’entreprise a fermé ses portes, laissant les malheureux acheteurs démunis.

Projet de loi

«Ce qui m'intéresse, c'est de revoir le modèle d'inspection», confie le ministre Boulet en entrevue avec notre Bureau parlementaire. Il déposera un projet de loi en ce sens cet automne.

Il s’agira en quelque sorte d’une suite au projet de loi 51, adopté au printemps dernier, qui était venu décloisonner les métiers dans l’industrie de la construction.

Le ministre du Travail, Jean Boulet, lors d’une entrevue en septembre 2023. Photo STEVENS LEBLANC

«Ça s’inscrit dans la même philosophie», soit d’améliorer la productivité sur les chantiers, fait valoir le ministre.

L’idée demeure de réduire les délais et les coûts des travaux. «Mais cette fois-ci, c’est en rapport avec les bâtiments et ça va essentiellement s’intéresser à la qualité des travaux de construction, à la sécurité de la population et à l’amélioration de la qualification des entrepreneurs», explique Jean Boulet.

Les mesures précises ne peuvent être dévoilées avant le dépôt du projet de loi, sous peine de causer un outrage au Parlement.

Selon nos informations, GCR annoncera également, mardi, une première étape qui ne nécessite pas de modifications législatives, soit un élargissement des bâtiments couverts par son organisme. La mesure est qualifiée de «grand pas» pour l'industrie. 

Cauchemars pour acheteurs

Au cours des dernières années, Le Journal a fait état de nombreuses histoires de propriétés devenues de véritables cauchemars éveillés pour les acheteurs.

En 2023, notre Bureau d’enquête rapportait que près de 200 résidents vivaient avec des problèmes d’infiltrations et de vices cachés au Faubourg Boisbriand, en raison de problèmes qui n’avaient pas été décelés lors de la construction 15 ans plus tôt (voir encadré).

L’an dernier, Édouard Safi, dont le condo du Faubourg Boisbriand a été complètement démoli pour des expertises, s’était résigné à perdre son investissement. Photo Agence QMI, JOËL LEMAY

Le budget préliminaire évaluait le coût des travaux à 23,8 millions $, soit 1,1 million $ par sixplex.

En 2018, des propriétaires de condos neufs à Montréal avaient confié vivre eux aussi avec des problèmes d’infiltrations d’eau ainsi que des champignons et de la moisissure. Un des propriétaires avait quitté les lieux en raison de problèmes respiratoires causés par les vices cachés et les résidents avaient dû débourser près de 450 000$ pour refaire le toit et effectuer des expertises.

Nombreuses lacunes

Selon les données fournies par le ministre, la Régie du bâtiment du Québec a décelé des éléments de non-conformité dans 55% des inspections effectuées en 2022.

Et corriger des travaux mal exécutés coûterait de 8 à 15 fois plus cher qu’au moment de la construction, selon l’organisme Garantie de construction résidentielle.

DES HISTOIRES D’HORREUR

  • Février 2018: «Quand je marchais, il y avait de l’eau qui sortait sous mes planchers», racontait une résidente de l’immeuble Le Spazio, à Montréal, seulement cinq ans après la construction de son condo. Sept propriétaires ont été touchés sur les 25 condos résidentiels et les cinq commerces du bâtiment.
  • Octobre 2022: Quarante-huit propriétaires risquaient de se retrouver à la rue à cause d’un entrepreneur qui avait tourné les coins ronds, 30 ans plus tôt, à Saint-Jérôme. Impossible de poursuivre les entreprises derrière le projet, dissoutes depuis longtemps.
  • Septembre 2023: Le condo d’Édouard Safi a été «démoli» afin de trouver la source des infiltrations qui touchaient quelque 200 personnes dans les condos du Faubourg Boisbriand. Incapable de payer son hypothèque en même temps que son loyer, M. Safi a vu sa banque menacer de vendre sa propriété sous contrôle de justice.

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