Comme son père, Pierre, Maddox Dagenais a développé un «lancer de la LNH» à seulement 16 ans

Il y a vingt-neuf ans, Pierre Dagenais s’apprêtait à faire ses débuts dans la LHJMQ après avoir été le tout premier choix au repêchage des Alpines de Moncton. C’était le début d’un périple qui allait le mener jusqu’à la Ligue nationale de hockey. Dans moins de deux semaines, ce sera au tour de son fils, Maddox, de tracer un chemin qui pourrait le mener bien au-delà de ce que son père a accompli. 

Premier choix au total du dernier repêchage de la LHJMQ, par les Remparts de Québec, Dagenais se prépare à entreprendre sa carrière junior le 20 septembre prochain.

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Né en 2008, il n’a pas connu l’époque où son père a joué pour le Canadien. Grâce à internet – et à une compilation de ses buts conservée sur une «cassette» par Pierre Dagenais –, Maddox a été en mesure d’apprécier certains des meilleurs moments de la carrière de son père.

«J’ai regardé tous ses buts, raconte Maddox. J’ai beaucoup aimé celui contre Philadelphie et l’autre quand il s’était fait geler contre Toronto. Celui-là, il m’a dit que ça lui avait fait mal et ça m’a fait rire un peu.»

Un peu de Dagenais et... de Matthews

Après vérification, le premier but auquel il faisait référence a été marqué le 9 décembre 2003. Posté à la ligne des buts, Dagenais avait battu le gardien des Flyers Jeff Hackett d’un tir précis, sous la barre horizontale, devant un Centre Bell en liesse (avancer à 1min12s).

Puis, le deuxième a été inscrit onze jours plus tard, le 20 décembre 2003. Dagenais avait décoché un puissant tir frappé qui n’avait laissé aucune chance à Ed Belfour, avant d’encaisser une solide mise en échec du dur à cuire Bryan Marchment (avancer à 2min04s).

Des buts, sur de puissants tirs, c’est ce qui a fait la marque de commerce de Pierre Dagenais dans sa carrière. Et il semble que la pomme ne soit pas tombée bien loin de l’arbre.

Toutefois, il ne prend pas tout de ce qu’il a vu de son père sur vidéo!

«Mon père lançait beaucoup avec le talon de sa palette. Un moment donné, je me suis mis à regarder Auston Matthews et c’est sa technique que j’essaie de reproduire», reconnaît-il.

Chose certaine, sa technique fonctionne puisque, déjà à 16 ans, son lancer est dominant, selon le directeur général des Remparts de Québec, Simon Gagné.

«Il a un lancer de la LNH, lance-t-il sans broncher. Il me fait beaucoup penser à Zachary Bolduc. Parfois, comme Zach, il fait des jeux qui font que les entraîneurs se grattent la tête mais, s’il t’en marque deux dans le match, tu vas fermer les yeux sur ces jeux-là. Son lancer est vraiment quelque chose et, marquer des buts, ça ne s’enseigne pas.»

À force de travail

Dagenais n’a rien de l’histoire du jeune qui passait sous le radar plus jeune et qui s’est développé sur le tard.

«Il a toujours été dominant», fait remarquer le père, ajoutant que son fils avait vécu une poussée de croissance importante au cours des deux dernières années, passant de 5 pi 10 po et 130 lb, à l’âge de 14 ans, à 6 pi 3 po et un peu plus de 180 lb, en ce moment.

Pierre Dagenais, qui fait 6 pi 5 po, s’empresse de nous corriger, d’ailleurs, lorsqu’on lui mentionne que son fils a visiblement profité de la génétique du paternel, surtout pour la qualité de son tir.

«Je ne crois pas à la génétique, tranche-t-il. Maddox a lancé des rondelles toute sa vie, probablement 500 rondelles par jour depuis dix ans. Son lancer, il l’a développé grâce aux répétitions. Il y a plusieurs sortes de lancers et plusieurs techniques. Ça vient avec la confiance. Encore, récemment, il est venu à la maison quatre jours et il a dû lancer 2000 rondelles.»

Maddox reconnaît tout de même que les enseignements de son père l’ont aidé à développer cette arme dans son jeu, et ce, même si ce dernier, de son propre aveu, est parfois dur avec fiston.

«Je suis un gars assez sévère sur la glace pour avoir le meilleur possible de l’athlète, convient Pierre Dagenais, qui parle à son fils chaque jour. Par contre, quand on sort de la glace, on laisse le hockey de côté. On est toujours ensemble et on fait beaucoup d’activités ensemble.»

Un bon coéquipier

Il est évident que Dagenais tente d’inculquer à son fils le bagage qu’il a acquis au fil des ans afin de faire de lui le tireur le plus dangereux possible. Mais il n’est pas que ça, prévient-il.

«Maddox est conscient que j’étais un marqueur. C’est quelque chose qu’on ne pourra jamais m’enlever. Donne-moi la rondelle à 10 pieds du but et je vais gager sur moi avant n’importe qui au monde. J’ai étudié les gardiens toute ma vie. Quand je jouais, je voulais la rondelle, je voulais qu’on me la donne pour marquer. Maddox est plus un gars d’équipe. Pour lui, c’est le collectif qui passe en premier et ç’a toujours été important dans son développement.»

Et celui qui portera le n^o 26 avec les Remparts, le même que celui de son père, le confirme lorsqu’on lui demande s’il s’est fixé des objectifs pour sa première saison dans la LHJMQ.

«Je veux qu’on fasse les séries.»

Voilà, c’est dit.