Climatisation à l’école: les chanceux, ce sont eux

Moins de 4 écoles sur 10 climatisent au moins une classe lors des vagues de chaleur, révèle une grande compilation réalisée par Le Journal. Vos enfants feront-ils partie des rares chanceux? Ou devront-ils endurer des températures de plus de 29°C, comme c’est déjà le cas à plusieurs endroits? Avec les effets des changements climatiques qui s’accélèrent, le Québec est mûr pour un grand déclic, plaident de plus en plus d’acteurs du milieu de l’éducation.

Contrairement à ce qui passe ailleurs au Québec, une poignée de centres de services scolaires ont trouvé le moyen de garder leurs élèves au frais pendant les canicules grâce à une bonne planification à long terme.

«Y était temps!» lance Guy Brousseau, qui enseigne l’anglais à l’école secondaire Jean-Nicolet, à Nicolet.

Pour la première fois cette année, les cours d’été se sont donnés au frais entre les murs de ce bâtiment construit dans les années 1960.

«Ça faisait longtemps qu’on le demandait. C’était chaud et humide, surtout du côté ouest», témoigne-t-il.

Mais maintenant, le problème est réglé. Le système de ventilation a fait l’objet de travaux majeurs l’an passé, de la climatisation a été ajoutée.

«Autour du 1^er juillet, il a fait très chaud. Le test était là. Et le test est réussi», félicite l’enseignant.

Presque tous au frais

Ce que M. Brousseau ignorait, c’est qu’il travaillait déjà pour un des centres de services scolaires (CSS) les plus proactifs en la matière.

Parmi les 32 pavillons d’enseignement que compte le CSS de la Riveraine, dans le Centre-du-Québec, 30 sont soit entièrement climatisés ou comptent un grand nombre de classes qui le sont.

«J’aimerais ça prendre le crédit, mais c’est un choix organisationnel qui a été fait il y a 25-30 ans», explique le directeur général Pascal Blondin.

«Déjà quand j’enseignais à Bécancour en 1997, j’avais l’air climatisé dans ma classe», se souvient-il.

Ce choix a été maintenu par la suite. Les unités de climatisation sont entretenues et changées en fonction de leur durée de vie, ajoute M. Blondin.

Géothermie, la clim du futur

De façon générale, les élèves les plus chanceux sont ceux qui se retrouvent dans une école nouvellement construite ou rénovée, révèle une grande compilation réalisée par Le Journal.

La plupart disposent de systèmes à la fine pointe de la technologie, comme la géothermie, qui puise l’énergie et la température du sous-sol terrestre et qui nécessite de creuser des puits très profonds.

Mais pendant ce temps, les anciens bâtiments qui n’ont pas besoin de rénovations urgentes continuent de surchauffer.

Le confort thermique n’est qu’un des critères à considérer dans la gestion d’un parc immobilier vieillissant, avec la sécurité, l’intégrité du bâtiment et la qualité de l’air, explique Dominique Robert, président de la Fédération des CSS. Ainsi, rares sont les travaux qui visent uniquement l’ajout de climatisation ou de géothermie.

Moins cher

Parmi les CSS qui font bonne figure, celui des Samares, dans Lanaudière, est le plus gros, avec une centaine de bâtiments.

Ses cadres ont tout de même trouvé le moyen de faire en sorte que 60 de leurs écoles soient entièrement ou grandement rafraîchies.

«Notre angle d’approche, c’est l’efficacité énergétique», explique Annie Fournier,  directrice du Service des ressources matérielles.

Depuis le début des années 2000, le CSS travaille à moderniser ses systèmes de chauffage et de ventilation, tout en incorporant graduellement la géothermie. À long terme, cette technologie verte leur permet d’économiser des sous et de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

«On a encore de vieilles écoles ni ventilées ni climatisées, mais on les planifie dans le temps», résume M^me Fournier.

Il faut aussi mentionner que ce coin de pays connaît une importante croissance de population. En dix ans, pas moins de 12 nouvelles écoles sont sorties de terre, en plus de 5 agrandissements, précise M^me Fournier.