Samedi, je vous ai dit ce que je surveillerai sur la scène locale en 2025. Voici le même exercice pour ce qui se passera hors de nos frontières.
Donald Trump
En 2016, Donald Trump fut le premier surpris par sa victoire. Il ne connaissait pas grand-chose à la vie politique américaine et rien au fonctionnement du gouvernement fédéral. Cette fois-ci, il sait à quoi il a affaire. Pendant sa longue reconquête de la Maison-Blanche, il a été étonnamment précis sur ce qu’il voulait faire s’il retrouvait le pouvoir. Y parviendra-t-il? Pas au complet, tant plusieurs de ses idées sont tirées par les cheveux et impraticables. Mais il semble décidé à foncer. Attachez vos ceintures. Ce sera le tour de fusée le plus ébouriffant depuis... Le plus ébouriffant de notre vivant sans doute.
L’Ukraine
Les Ukrainiens craignaient beaucoup une victoire de Trump qui n’est pas chaud à l’idée de soutenir un coûteux effort de guerre. Trump ne cache pas son admiration pour Poutine. Il a même laissé entendre qu’il songeait à quitter l’OTAN. Infortunés Ukrainiens.
La gauche identitaire
Partout en Occident ou presque, la gauche identitaire (dite woke) a supplanté la gauche universaliste et ouvrière. La première glorifie les minorités, pratique la censure agressive et la discrimination bien-pensante, nous fait la morale à temps plein, et mène des combats ridicules contre, par exemple, les fondements scientifiques de la sexualité. Elle méprise aussi les classes populaires, trop blanches à son goût, parce qu’elles ne partagent pas sa détestation de notre société. Forcément, les classes populaires en ont pris acte et basculent à droite. Y aura-t-il un début d’autocritique au sein de la gauche woke en 2025? Toute société a besoin d’une gauche saine pour faire contrepoids au capital.
Le régime syrien
Privé de l’appui russe, le régime syrien s’est effondré en quelques jours. Assad était certainement un tyran. Avant lui, son père lui en montra le mode d’emploi. On peut comprendre les Syriens d’espérer mieux. Mais il faut voir les choses froidement: le pouvoir est maintenant entre les mains d’islamistes purs et durs. Bien sûr, dans l’immédiat, ils voudront projeter une image rassurante, comme le firent les talibans en Afghanistan et les mollahs en Iran à leurs débuts. On connaît la suite dans ces deux cas. Un tyran laïc est souvent un moindre mal qu’un tyran religieux.
Israël
Israël a largement atteint ses objectifs militaires. Le Hamas et le Hezbollah sont très affaiblis. Ils voulaient la guerre? Ils l’ont eue. Et tant pis pour les victimes innocentes, envoyées froidement à la mort pour marquer des points de propagande en semant l’émoi dans l’opinion publique occidentale. Il faut maintenant construire une suite. Le Hamas ne doit plus gouverner Gaza. Mais le Fatah, l’autre branche du mouvement palestinien, n’y est pas le bienvenu. Occuper durablement Gaza n’est pas une bonne option pour Israël. Y implanter des colonies de peuplement? Ce serait pire encore.
Cette chronique fera relâche pendant le mois de janvier.