Nazim n’a rien d’un adolescent comme les autres. À seulement 14 ans, il a déjà reçu deux greffes du cœur, il compte trois reins et il a même vaincu un cancer.
«C’est un vrai combattant», lance le pédiatre-intensiviste de l’Hôpital Sainte-Justine à propos de Nazim Kherbache, qui a passé plusieurs mois aux soins intensifs dans la dernière année, dont le temps des Fêtes.
Tout a commencé lorsqu’il n’avait que 18 mois, alors qu’une batterie de tests a révélé une grave défaillance au cœur nécessitant une première greffe.
Mais les médicaments antirejet qu’il a dû prendre pour son cœur greffé ont durement atteint ses reins.
En 2020, ces mêmes médicaments ont aussi causé chez lui un lymphome de Burkitt. Il s’agit d’un cancer des ganglions et, dans son cas, la tumeur se trouvait près de l’estomac, ce qui lui coupait l’appétit et lui faisait vomir du sang.
Après des traitements de chimiothérapie, le garçon de Saint-Hubert espérait en avoir fini avec l’hôpital. Mais comme si ce n’était pas assez, son corps s’est mis à rejeter son cœur.
Une première
L'an dernier, Nazim a passé plusieurs mois sous surveillance serrée aux soins intensifs, de novembre à mai, car son cœur greffé lâchait en même temps qu’il souffrait d’insuffisance rénale sévère.
«Il est suivi en gastro-entérologie, en cardiologie et en oncologie», énumère son père, Rafik Kherbache. «Et n’oublie pas la néphrologie», renchérit Nazim à ses côtés.
Finalement, c’est le jour de l’anniversaire de sa mère, le 27 avril dernier, qu’il a reçu les deux organes qu’il attendait. Il était le premier patient à subir une double greffe, rein et cœur, à Sainte-Justine.
Et Nazim raconte avec humour qu’il a trois reins puisqu’on lui en a greffé un nouveau sans retirer les deux siens, car ce n’était pas nécessaire.
«On espère [que c’est fini], souffle son père avec soulagement. Mais on reste toujours sur nos gardes avec lui.»
Patient résilient
La résilience et la bonne humeur de Nazim à travers ses épreuves ont énormément touché son équipe médicale.
Le Journal s’est promené avec lui dans les couloirs des soins intensifs, environ un an après son arrivée dans un état critique, et l’adolescent y est accueilli comme une vedette.
Infirmières et préposées viennent le saluer, le féliciter... et lui font remarquer qu’il a grandi d’un pied!
«Il est tellement impressionnant», s’émerveille la cheffe d’unité Audrey Goulet. Car malgré son hospitalisation en pleine année scolaire, Nazim a suivi ses cours à l’hôpital et a pu entamer sa deuxième année du secondaire comme tous ses camarades de classe cet automne.
Redonner à l’hôpital
«Ça ne sert à rien d’être triste, ça paraît juste plus long», affirme Nazim sur le secret derrière son attitude positive.
«Je me disais toujours: c’est demain que mon nouveau cœur arrive. Et un jour, il est vraiment arrivé le lendemain», rigole-t-il.
Si ses parents espèrent en avoir fini avec les séjours à l’hôpital, Nazim compte bien y revenir. Il aimerait travailler auprès d’enfants malades comme lui.
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