«C’est alarmant»: les trois quarts des étudiants qui ont accès aux prêts et bourses n’y ont pas recours

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En cette semaine de rentrée universitaire, l’Union étudiante du Québec sonne l’alarme: les trois quarts des étudiants universitaires qui sont admissibles au programme de prêts et bourses n’y ont pas recours.

«C’est une surprise et ça nous inquiète beaucoup, lance son président, Étienne Paré, en entrevue au Journal. C’est quelque chose qui est alarmant.»

Selon une enquête sur le financement et l’endettement des étudiants réalisée dans 13 universités québécoises en collaboration avec le Groupe de recherche en économie publique appliquée, seulement 26% des étudiants qui sont admissibles à un prêt ou une bourse provenant du programme d’aide financière aux études ont recours à cet argent.

Il pourrait s’agir d’une proportion qui a augmenté récemment puisque le nombre de demandes faites auprès du programme gouvernemental a diminué de près de 30% en quatre ans, selon les plus récentes données.

«C’est de l’argent qui est laissé sur la table», déplore M. Paré. Selon des données compilées par Le Devoir au printemps, près d’un demi-milliard de dollars en aide financière aux études n’a pas été utilisé depuis 2017.

Ce constat est encore plus étonnant dans un contexte où l’inflation et la crise du logement ont plongé plusieurs étudiants dans une situation financière encore plus difficile, ajoute le président de l’Union étudiante du Québec (UEQ).

Les prêts gouvernementaux sont nettement plus avantageux que les prêts des institutions bancaires, puisqu’aucun intérêt n’est comptabilisé pendant les études, rappelle-t-il. Par la suite, les modalités de remboursement sont aussi plus avantageuses, puisqu’elles sont souvent plus flexibles.

Le manque d’éducation financière de la population étudiante, qui est peut-être mal informée, pourrait être en cause, avance Étienne Paré.

Le «processus assez complexe» entourant une demande d’aide financière, qui prend en compte le revenu des parents dans l’équation, pourrait aussi rebuter plusieurs étudiants, ajoute-t-il. Les démarches peuvent s’étirer sur plusieurs semaines.

«Compétition déloyale»

Les étudiants qui n’ont pas recours aux prêts et bourses, par choix ou parce qu’ils n’y sont pas admissibles, se tournent de plus en plus vers les institutions bancaires pour financer leurs études.

Les prêts obtenus au privé sont en moyenne quatre fois supérieurs au montant octroyé par l’aide financière aux études, selon l’enquête.

Or le programme gouvernemental fait face à une «compétition déloyale» puisque les institutions bancaires mènent depuis des années de vastes opérations de séduction sur les campus en début de session, offrant des marges de crédit ou des prêts personnels en quelques minutes seulement.

«Il n’y a pas de lutte à armes égales», déplore Étienne Paré, qui souligne que la situation contribue à l’endettement étudiant.

L’Union étudiante du Québec presse le gouvernement Legault de réfléchir à des solutions concrètes pour corriger le tir. «Le gouvernement n’a pas pris conscience de l’ampleur de la crise concernant l’aide financière aux études», ajoute son président.

Par ailleurs, une part importante (38%) des étudiants qui ont recours à l’aide financière aux études contractent aussi un prêt dans une institution bancaire, ce qui démontre que les sommes accordées par Québec ne sont pas suffisantes, selon l’UEQ.

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