«Nous, on fabrique des bombes
De plus en plus en plus de bombes
Nous, on fabrique des bombes
On peut en tuer des millions à la ronde»
– Michel Pagliaro
Vous êtes encore dans l’esprit de l’Halloween?
Vous voulez avoir peur? La chienne? Trembler dans votre pantalon?
Suivez l’actualité internationale.
C’est plus terrifiant que n’importe quel roman de Stephen King.
DE BELLES BÉBELLES
Cette semaine, Poutine a présenté son nouveau joujou au monde entier.
Un missile nucléaire à portée illimitée, capable de voler pendant des mois à basse altitude, ce qui le rendrait 100% indétectable.
«Un petit Tchernobyl volant», de dire un expert américain en armes nucléaires. «Une arme de science-fiction.»
Lancé depuis une base militaire russe située dans le Grand Nord, l’engin a volé pendant 15 heures et a parcouru 14 000 kilomètres.
«On peut viser n’importe quelle cible située à n’importe quelle distance», dit le chef de l’armée russe.
Une fois lancé, nous apprend Le Figaro, «ce missile peut patrouiller en mode veille, des semaines, voire des mois, puis sur commande attaquer la cible visée, contournant les systèmes de défense aérienne et antimissile».
Sa puissance initiale serait de 50 kilotonnes. Mais ça pourrait aller jusqu’à une mégatonne.
À titre de comparaison, la bombe qui a rasé Hiroshima en 1945 avait une puissance de 15 kilotonnes.
Un pétard à côté de la nouvelle bébelle de Poutine.
«Et c’est pas fini», comme chantaient les participants de Star Ac.
Le crackpot qui dirige la Russie a aussi présenté un drone sous-marin équipé de charges atomiques qui serait capable de se déplacer à un kilomètre de profondeur, déjouant lui aussi tous les systèmes d’interception actuels.
Pas mal, non?
C’est Noël un mois à l’avance chez Vladimir!
La question qui se pose, maintenant, est: Poutine bluffe-t-il ou ses nouveaux gadgets sont aussi puissants et aussi sophistiqués qu’il le dit?
On le saura bien assez tôt.
JE VEUX MON MISSILE!
Kathryn Bigelow, la réalisatrice de The Hurt Locker, sur les aventures d’un démineur américain en Irak, et de Zero Dark Thirty, qui racontait la longue traque d’Oussama ben Laden par la CIA, présente son nouveau long métrage dans Netflix, A House of Dynamite, qui met en scène une attaque nucléaire sur Chicago.
«À la fin de la guerre froide, les grandes puissances se sont rendu compte que le monde se porterait mieux s’il y avait moins d’armes nucléaires», nous dit le film au tout début.
«Cette ère est maintenant terminée.»
En effet.
On assiste actuellement à un réarmement à la vitesse grand V.
En Chine. En Russie. En Corée du Nord. Aux États-Unis. En Inde. Au Pakistan.
Sans oublier l’Iran qui rêve lui aussi d’avoir son propre arsenal nucléaire.
Des pays dirigés par des hommes tellement capotés que je ne les laisserais même pas contrôler mon air fryer.
C’est le monde dans lequel vont grandir nos enfants.
Dans les années 50, lorsqu’on pensait que la Terre allait exploser d’une minute à l’autre, on apprenait aux enfants à se protéger en cas d’attaque nucléaire.
«Recroquevillez-vous sous votre pupitre et mettez vos mains sur votre tête...»
Une méthode de protection aussi efficace que celles que les compagnies aériennes vous suggèrent en cas d’écrasement.
Retournerons-nous à cette époque?
Après les gilets pare-balles dans les écoles élémentaires, des classes transformées en abris nucléaires?
MONTRE LE TIEN, JE TE MONTRERAI LE MIEN
Vous connaissez sûrement l’horloge de la fin du monde.
Créée par Albert Einstein et des savants qui ont travaillé à la confection de la première bombe A, cette horloge calcule la possibilité d’une catastrophe nucléaire.
Plus on se rapproche de minuit, plus la menace est grave.
En 1991, on était à 23 h 43.
Le 29 janvier dernier, on était à 89 secondes de minuit.
«Le moment le plus dangereux de l’Histoire», ont dit les experts du Bulletin of Atomic Scientists.
Cette semaine, pour ne pas paraître faible aux côtés de Poutine qui bombe le torse, Trump a annoncé la reprise des essais nucléaires. «Les États-Unis possèdent plus d’armes nucléaires que tout autre pays», a dit le Grand Orange. «La Russie arrive en deuxième position et la Chine loin derrière en troisième, mais elle rattrapera son retard d’ici cinq ans.»
Bref, mon missile est plus gros que le tien.
De l’esbroufe? Du bluff?
Reste que c’est ça, le climat actuel.
Je vous rappelle que le ministère de la Défense américain a été récemment rebaptisé ministère de la Guerre.
Que la Russie lorgne la Finlande; la Chine, Taïwan; et les États-Unis, le Venezuela.
Pas étonnant qu’il y ait autant de films d’horreur sur nos écrans.
Le cinéma est le meilleur sismographe de l’inconscient collectif.
AU BOUT DU ROULEAU
Lundi, j’écrivais que le gouvernement utilisait les médecins comme boucs émissaires pour tout ce qui n’allait pas dans le système de santé.
Un médecin m’a écrit après avoir lu mon texte.
«Bonjour, il est 8 h 43.
Je viens de terminer une semaine de garde 24/7 à 8 h ce matin.
Je fais rarement ça, mais j’ai calculé le nombre d’heures où j’ai été présent à l’hôpital cette semaine: 102 heures.
J’ai eu deux nuits sur les sept de ma garde où j’ai pu dormir trois heures seulement.
Ça doit être la fatigue, mais vous venez de me faire monter les larmes aux yeux.
Je ne veux pas quitter le Québec.
J’adore mon hôpital, mes patients, mes collègues.
J’ai un contrat social avec mon “pays”.
Mais cette semaine, j’ai vu quatre de mes collègues éclater en sanglots à cause de la fatigue mentale, du découragement et du manque d’écoute du ministère de la Santé...
La phrase qui revenait le plus souvent était: “Comment je vais faire pour en faire plus, je n’y arriverai pas...”
La dernière fois que j’ai vu des collègues pleurer, c’est durant la première vague de la COVID quand des patients mouraient les uns après les autres...
Nous ne voulons pas plus d’argent, juste des ressources humaines pour travailler plus et mieux.
Et, bien sûr, je ne veux pas que mes revenus soient coupés à cause d’une idéologie bureaucratique boiteuse.
Qui voudrait voir ses revenus amputés?
Personne.
Merci de ne pas m’identifier.
Actuellement, les infirmières, pharmaciens, physiothérapeutes, ergothérapeutes et les préposés aux bénéficiaires ne peuvent parler librement sans risque de représailles à cause du “devoir de loyauté”. Il ne reste que nous, les médecins, pour dénoncer les dérives.
Malheureusement, on va bientôt nous bâillonner et nous surveiller.
Merci de me lire.»
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20 hours ago
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