Attaque terroriste «pour tuer le plus grand nombre de juifs possible» déjouée: le suspect arrêté à Ormstown comparaît à Montréal

Le jeune homme qui aurait voulu commettre une attaque terroriste «pour tuer le plus grand nombre de juifs possible» à New York à l’aide de fusils AR-15 a comparu ce matin à Montréal, à la demande des autorités américaines qui réclament son extradition.

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«Muhammad Shahzeb Khan n’est pas accusé au Canada si bien que s’il est libéré, il pourrait fuir au Pakistan où les États-Unis auraient des difficultés à l’arrêter», peut-on lire dans la demande des autorités américaines.

Présent par visioconférence, Muhammad Shahzeb Khan, aussi connu sous le nom de Shahzeb Jadoon, a brièvement comparu devant la juge Hélène Di Salvo, afin d’enclencher le processus d’extradition vers New York, où l’accusé de 20 ans est accusé en lien avec du terrorisme.

Le résident de Mississauga avait été arrêté la semaine dernière à Ormstown, en Montérégie. Selon les autorités américaines, Khan, qui séjournait avec un visa d’étudiant, préparait un carnage dans la mégalopole américaine le 7 octobre prochain. La date n’avait pas été choisie au hasard, puisqu’il s’agissait de l’anniversaire de l’attaque du Hamas en Israël.

Pour le groupe État islamique

«New York est l’endroit parfait pour cibler des Juifs, on y va pour les massacrer, c’est là qu’il y a la plus grande concentration de Juifs, même si on ne cible pas un de leurs événements, on va facilement en ramasser beaucoup», avait dit Khan à un interlocuteur en ligne.

Ce qu’il ignorait, c’est que cette personne était en réalité un agent double du FBI. Cela a facilité le travail des autorités, qui avaient pu constater que le suspect avait un plan bien établi.

Au nom du groupe armé État islamique, Khan aurait ainsi insisté auprès de l’agent double pour «se procurer des fusils d’assaut de type AR-15 [les plus utilisés dans les tueries de masse aux États-Unis] et des munitions».

Plan bien établi

Des lieux précis avaient été sélectionnés selon les autorités américaines, tout comme les compagnies de location de véhicules pour se rendre à New York.

Et une fois ses chargeurs vidés, Khan aurait planifié de continuer son carnage avec «de bons couteaux de chasse».

«Comme ça, on va pouvoir en égorger», avait écrit Khan à son interlocuteur.

Un autre agent double est alors entré en action, permettant d’amasser encore plus de preuve contre Khan.

Ainsi, alors qu’il se préparait à franchir la frontière, il a été arrêté par la Gendarmerie royale du Canada. Cela avait causé une commotion dans cette municipalité de 4000 habitants, avec l’arrivée du groupe tactique d’intervention qui a débarqué en trombe devant une église afin d’appréhender le suspect.

Or, comme aucune accusation n’a été portée au Canada contre Khan, il risquait d’être libéré, ce qui lui aurait permis de quitter le pays vers son Pakistan natal. En raison de la demande d’extradition, il pourra être maintenu en détention ici, en attendant que le processus judiciaire suive son cours.

Khan reviendra au tribunal en décembre. Il était représenté ce vendredi par M^e Gaétan Bourassa, un criminaliste chevronné.