Il faut être sourd et aveugle pour ne pas anticiper une année 2025 très mouvementée. Les tensions et les conflits qui se sont développés au cours de 2024 devraient connaître des développements importants. Le moteur principal de ces changements est identique depuis de nombreuses années. La puissance relative des États-Unis chute. Même sans la volonté isolationniste de Donald Trump, les États-Unis seraient en retrait presque partout dans le monde. Avec pour conséquences des changements fondamentaux dans l’ordre mondial et la montée de divers conflits régionaux. Voici cinq enjeux qui ne manqueront pas de marquer l’année 2025.
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1) La prise de fonction officielle de Trump
Trump a déjà commencé à se comporter comme s’il était le président en exercice. Certaines de ses politiques, notamment en matière d’immigration illégale ou de lutte contre la drogue, sont intéressantes. Cependant, la majorité d’entre elles auront comme effet d’affaiblir considérablement l’État central. Il suffit de penser aux agences de santé, placées sous la responsabilité d’un anti-vaccin, aux ministères de l’Éducation et de l’Environnement, qui devraient être pratiquement fermés, ou encore à Elon Musk, qui s’apprête à faire des coupes sombres partout dans l’administration publique, et il est facile de comprendre que l’État américain va entrer dans une période chaotique. Pire, Trump nomme souvent des gens qui lui ressemblent: des bandits, des gens sans expérience, des prédateurs sexuels et des personnes à la santé mentale vacillante. Tout cela aura un impact international délétère. La lune de miel de Trump devrait être courte.
2) L’Ukraine et la Russie
Trump devrait diminuer le financement américain à l’Ukraine. Et cela à un moment où il appert que la Russie connaît de graves problèmes financiers, au point où elle ne pourra plus mener très longtemps la guerre en Ukraine. Trump promet des négociations de paix fructueuses entre l’Ukraine et la Russie. On le souhaite. Mais aucune solution négociée n’apparaît pour le moment. Plus grave, Trump menace de sortir les États-Unis de l’OTAN. Ceci constituerait une gaffe historique majeure. Cette éventualité incite les États membres de l’Union européenne à tenter de renforcer leurs forces militaires, ce qui, à terme, risque de mener à une distanciation entre l’Amérique du Nord et l’Europe. Bien plus, un nouvel effort de guerre en Europe se ferait au détriment des investissements dans divers programmes gouvernementaux, ce qui devrait augmenter la polarisation dans plusieurs pays européens.
3) La Syrie va-t-elle imploser?
La Syrie est loin d’être pacifiée. Le gouvernement provisoire promet un régime modéré. Un tel régime est peu probable. D’autre part, les groupes islamistes qui se sont divisé le pays pourraient reprendre les armes les uns contre les autres. Le nord de la Syrie est occupé par des Kurdes dont la Turquie veut se débarrasser. Et les occupations expansionnistes d’Israël sur le plateau du Golan pourraient semer les graines de guerres futures. Bref, le pays pourrait de facto se morceler.
4) La Chine va-t-elle attaquer Taïwan?
Il faut s’attendre à d’autres démonstrations de force militaires de la part de la Chine autour de Taïwan. Pour le moment, ces démonstrations semblent surtout destinées à effrayer les Taïwanais.
5) Où va la lutte aux changements climatiques?
La lutte aux changements climatiques risque d’être la grande perdante de 2025. Parce que Trump n’y croit pas et parce que relâcher cette lutte fait trop l’affaire de dirigeants de plusieurs autres pays, comme ceux de l’Inde ou de la Chine.