Taux de chômage en hausse, inflation en baisse, faible création d’entreprises, faillites en hausse: l’année n’a pas été de tout repos dans le monde des affaires. Le Journal fait un tour d’horizon de 2024.
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Filière batterie
L’industrie mondiale des véhicules électriques a connu une dure année et le Québec, qui a misé grandement sur ce créneau, a été frappé de plein fouet. Pas moins de trois entreprises phares de la filière québécoise, Northvolt, Lion Électrique et Taiga Motors, se sont placées à l’abri de leurs créanciers en raison de leurs difficultés financières. De son côté, Ford s’est retiré d’un projet d’usine de cathodes que mène l’entreprise coréenne EcoPro BM à Bécancour. Pour Québec, ce sont 1,3 G$ en aide financière à ce secteur qui sont en jeu. «On s’est aperçus, en 2024, que l’électrification des transports est en marche, mais que ce n’est pas un long fleuve tranquille», résume Yan Cimon, professeur à l’Université Laval.
Aide aux entreprises
L’année aura certainement été marquée par le départ, en septembre, de Pierre Fitzgibbon, qui était à la tête du ministère de l’Économie (MEIE) depuis l’arrivée au pouvoir de la CAQ, en 2018. De janvier à juillet, le MEIE a accordé pour environ 2 G$ en aide aux entreprises, dont 413 M$ à Airbus, 50 M$ à Simons, 40 M$ à Manac et 30 M$ à Hitachi. Comme Le Journal l’a révélé à la mi-décembre, le MEIE a versé 216 M$ par mois en aide aux entreprises depuis octobre 2018, soit 67% de plus que sous le gouvernement Couillard.
Le Québec inc. en Bourse
L’indice Québec 30, qui regroupe les 30 plus importantes entreprises d’ici qui sont cotées en Bourse, a enregistré un rendement de 16,2% en date du 17 décembre (sans les dividendes). Les titres québécois ont donc moins bien performé que l’indice S&P/TSX (+19,9% pendant la même période) et que le S&P500 américain (+26,9%). Parmi les gagnants québécois de 2024, on compte Bombardier (+80%), AtkinsRéalis (+76%) et Gildan (+57%). Chez les perdants, on trouve Bell Canada (-37%), BRP (-24%) et Quincaillerie Richelieu (-20%).
Entreprises vendues
Selon un décompte du Journal, au moins une vingtaine d’entreprises d’ici, surtout des PME, ont été vendues à des intérêts hors Québec en 2024. La transaction qui a fait le plus de bruit est la vente du fabricant de trains d’atterrissage Héroux-Devtek pour 1,4 G$ avec l’assentiment de la Caisse de dépôt. En revanche, WSP, CGI et Averna ont réalisé des acquisitions à l’étranger. Couche-Tard a échoué dans sa tentative d’avaler le géant japonais 7-Eleven, mais plusieurs observateurs ont admiré l’audace du geste. «Ça montre que nos grands joueurs mondiaux sont capables de se battre parmi les grands», estime M. Cimon.
Croissance économique
Le PIB du Québec aura progressé de 1,2% en 2024, selon la Banque TD. C’est légèrement moins que ce qui est prévu pour l’Ontario et pour l’ensemble du Canada (1,3%) et beaucoup moins que la croissance de 2,7% attendue aux États-Unis, d’après le Conference Board of Canada. L’année se termine dans l’inquiétude avec la nouvelle menace tarifaire brandie par Donald Trump. «On reprend conscience que les États-Unis sont cruciaux pour la suite des choses au Québec», souligne Yan Cimon.
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